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21/09/2006

l'été est fini... pour les italiens

Et voilà l'automne qui arrive, et ça fait bien longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles. Remédions a tout ça, surtout que je vous avais laissé dans une situation tendue, Legambiente s'était décidé à faire la grève pour protester contre les aggressions dont elle faisait l'objet..

Et bien la grève n'a pas duré bien longtemps. Au bout de 5 jours, Pasquale a craqué devant les tas de déchets qui s'accumulaient rapidement et nous a dit de tout nettoyer. Il faut dire que ça faisait mal au coeur de voir la pinède toute sale alors qu'on la nettoie en permanence depuis 5 mois. Par contre les touristes ça ne les dérangeaient pas plus que ça et ils continuaient à faire le pique nique à coté des ordures..

La semaine du 15 aout, dont nous parlait Pasquale avec une lueur de terreur dans les yeux depuis mars dernier, a été en effet la période grande affluence avec les hordes de touristes qui ont débarqué des campings alentours remplis à ras bord. Une atmosphère incroyable sur la plage, du monde partout, les parasols qui se touchaient par endroits, et ça crie, et ça mange, et ça jettent les gobelets en plastique partout. La plage est en meme envahie par les vendeurs ambulants qui vendent de tout : des tongues, des vetements en tout genre, des ballons, des granitas (glace pilée), des tranches de pastèque (ca c'est une bonne idée!), des souvenirs d'Afrique, des tatouages, des massages.... Et chacun a sa méthode plus ou moins originale pour transporter ses marchandises. le marchand de tongue se traine une immense bache en plastique dans laquelle il met en vrac toutes ses chaussures, le vendeur de vetements se trimballe carrément un rayon entier de magasin de fringue avec la tringle en fer, et les vetements accroches à des cintres, et le pire c'est que ca marche : quand il pose tout son attirail, toutes le femmes accourent comme des mouches... Mais le must du vendeur ambulant, c'est pour le marchand de granita : il a tout simplement installé des micro-chenilles de mini pelleteuse sous son chariot pour avancer dans le sable... c'est assez incroyable quand meme, bientot ca va etre des robots qui vont parcourir le plage...

Bon, et puis tout ses touristes, si ils se contentaient de faire du bruit, de polluer, mais non, il y a aussi les feux de joie sur la plage. Ils ont commencé par bruler toutes les barrières sur la plage, et puis nos jolis parasols, les gradins d'un petit théatre en bois qui est dans la pinède, puis certains ont carrément abattu quelques pins à la hache . Et pour finir en beauté, ils ont démonté et brulé la plate forme en bois et le toit de l'abri à la fin du parcours pour handicapés... Mais là, ce n'est meme plus du vandalisme, c'est criminel, parce que pour faire ca, ca a du leur demander un sacré outillage et du monde pour soulever l'ensemble. Et le pire c'est que le lendemain un journal nous accusait presque d'avoir fait ca nous meme pour je ne sais quelle raison obscure. Bref, assez demoralisant tout ça. Rude été pour la Legambiente.

Donc je peux vous dire qu'on attendait la fin du mois d'aout avec impatience. Et le miracle est enfin arrivé :  1er septembre, du jour au lendemain, plus personne! Mais alors vraiment, d'un coup la plage complètement déserte. Incroyable... Une sérénité tout d'un coup, ca fait du bien. Et le meilleur c'est que le temps est toujours aussi beau, l'eau toujours aussi chaude : Vive le mois de septembre!

10/08/2006

C'est l'été!

 

 

 

Eh oui c'est l'été. Un vrai de vrai, au soleil, à la plage, tous les jours.

 

Voilà la phase critique de la gestion de la pinède. L'été et son afflux de touristes. Tous les jours on est assailli par les baigneurs. La plage qui était déserte jusqu'à maintenant se retrouve recouverte de parasol pendant les journées ensoleillées, c'est à dire tout le temps. Et quand les Italiens viennent sur la plage, ils ne se contentent pas du parasol.. Ils amènent chacun leur chaise pliante, la table en plastique, le bateau gonflable, une glacière par personne. C'est marrant, ils viennent tous avec un petit chariot, genre cabas, les enfants sont chargés comme des mules.

 

 

 

Nous, pendant la journée, on fait des tours de vigilance puis on attend le soir qu'ils partent et on nettoie les cochonneries qu'ils laissent sur place. Les journées sont plutôt tranquilles. En moyenne, 4 heures de sieste par jour…

 

Comme c'est quand même un peu ennuyant à la longue, moi j'essaie d'organiser des animations. Quelques animations sur la plage avec les enfants. On fait des méduses, des fleurs avec des bouteilles en plastique. Et sur la plage,  la dernière fois j'ai réussi à leur faire ramasser plus de 1000 mégots en leur promettant un petit tour en canoë… Je fais aussi des visites guidées de la pinède mais les gens ne sont pas trop intéressés, ils préfèrent rester bronzer sur la plage. Ou alors ils passent un bon quart d'heure à m'expliquer que si on veut vraiment protéger la nature, il faudrait qu'on construise des petites cabanes pour les oiseaux dans les arbres…

 

 

 

Donc voilà, été plutôt tranquille, sauf que, sauf que c'est Legambiente qui ne reste pas tranquille.

 

En fait Legambiente Paestum est surtout constitué de Pasquale, le président qui est notre tuteur, et de Lucio, un italien vrai de vrai comme on n'en fait plus qui lui, a le titre ronflant de directeur de l'oasis, c'est à dire de la pinède.

 

Et eux deux, depuis fin juin, ils nous font une avalanche de projets. Chaque jour, on arrive, ils ont une nouvelle idée.

 

Alors, à un moment, comme ca du jour au lendemain, ils ont voulu faire payer l'entrée de la pinède 1 euro par personne. En se disant que comme ça il y aura moins de monde qui viendra et ça renflouera un peu les caisses de l'association qui doit payer chaque année 5000 euros à l'Etat pour la gestion de la réserve.  Donc ils nous ont fait distribuer des tracts expliquant que maintenant il faudrait payer un euro. Evidemment tout le monde a ralé, on ne sait même pas si c'était légal. Tout le monde venait demander des explications, Legambiente insistait, insistait et puis finalement ils ont laissé tombé. Mais entre temps, pour faire payer l' entrée, ils se sont rendus compte qu'il fallait contrôler les entrées. Et comme on ne peut pas mettre quelqu'un à chaque entrée, ils ont décider de fermer quelques passages d'entrée. Ils ont voulu fermer une entrée qui était juste devant des habitations. Alors les habitants des maisons évidemment ça ne leur a pas plu, parce que ça les obligeait à faire un petit détour de 100 m pour aller à la plage. Et eux quand quelque chose ne leur plait pas ils ne s'embêtent pas avec les formalités. Le lendemain on a retrouvé la barrière toute détruite. On est retourné la faire, et voilà le voisin qui sort en nous disant que c'est lamentable de faire payer l'entrée, que lui il veut bien donner 1000 euros à Legambiente si c'est pas obligatoire, mais si c'est obligatoire il ne donnera rien. Et je lui demande s'il avait déjà donné de l'argent pour soutenir  Legambiente quand c'était pas obligatoire et là il est bien embêté. Bref cette barrière, toute les nuits elle était détruite. Je l'ai refaite bien 6 fois, a chaque fois je mettais une difficulté de plus, plus de piquets, du fil de fer, mais rien à faire, ils voulaient passer, ils nous traitaient de fascistes, à mettre des barrière comme ça, qui empêchent de passer les plus faibles. Alors on a tenté une autre moyen pour fermer le chemin. Mettre une barrière au niveau de la dune avec des fils barbelés, et des troncs d'arbres en travers du chemin. Le lendemain tout était enlevé et il y avait une brèche dans la barrière. Pasquale le tuteur était en train de regarder les dégâts quand une des familles est arrivée et l'a poussé pour passer faisant tomber son téléphone portable… Quelques jours après, le journal local parlait de "l'agression" contre Pasquale. On a voulu refermer cette brèche. De nouveau, on a mis des troncs en travers du chemin, des barbelés. Le lendemain, on est arrivé, il n'y avait plus rien. Ils avait fait un trou dans la barrière sur 10 mètres de large, sur la plage, ils avaient enlevé les piquets sur près de 100 mètres, et surtout ils ont emmené les piquets. Ca représente un travail de fou, ils ont du y passer des heures pendant la nuit. C'est vraiment des maniaques. Enfin bref, tout ce combat pour rien puisqu'un matin on est arrivé et Pasquale nous a dit que finalement on ne faisait pas payer les entrées, c'était peut être pas si légal que ça.

 

 

 

 

 

Mais ils ont eu aussitôt de nouvelles idées. Mettre des parasols en bois sur la plage et les faire payer 10 euros à la journée. Le lendemain, finalement ils avaient décidé de ne plus faire payer à la journée mais de réserver les parasols aux membres de l'association et aux généreux donateurs qui voudraient devenir "amis de l'oasi dunale" moyennant 100 euros. Alors les parasols restaient vides, les touristes à côté ont commencé à raler parce que ça prenait toute la place sur la plage. Puis Legambiente à entouré tout ça d'une barrière et a décidé de l'appeler Ring Energétique, un espace pour la méditation… Puis ils ont voulu interdire aux gens de mettre des parasols entre le "Ring" et la mer. Tout en mettant des panneaux "cette plage est interdite au tourisme balnéaire"…Et là les baigneurs ils ont craqué, il y en a qui voulaient appeler la police, faire une pétition. Très diplomates, certains de Legambiente ont commencé à leur répliquer qu'ils n'avaient pas à se plaindre  parce qu'ils habitent tous des maisons illégales autour de la pinède, mais les voisins ont dit que c'était illégal aussi ce que Legambiente faisait.

 

Résultat, on est arrivé un matin, il y avait la police en train de mettre les scellés à notre cabanon sur la plage au motif que c'est une construction abusive. Ca a bien fait mal au cœur à Legambiente qui se bat depuis toujours contre les constructions illégales. Puis ils sont aussi allés mettre les scellés aux parasols sur la plage. C'est assez marrant un scellé sur un piquet en bois…Après on a fait une manif, les journaux sont venus, on est passé plus de 5 fois dans les journaux avec cette affaire, avec toujours la photo des pauvres volontaires SVE, qui se demandent bien ce qu'ils sont venus faire dans cette histoire…

 

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Moi, mon avis personnel, c'est que la base du problème tient à un gros manque de communication et surtout à des décision prises un peu trop rapidement sans réfléchir aux conséquences.

 

 

 

Donc voilà, du coup Legambiente a laissé les projets en plan. En même temps on arrive à la période deFerragosto ( les vacances du 15 août), la grosse affluence et le moment des feux de joie sur la plage. Et ces gros malins de touristes, pour faire les feux de bois, ils ne s'embêtent pas, ils brûlent les barrières en bois qu'on a fait. Et maintenant ils s'attaquent à nos parasols sequestrés.

 

 

 

Alors, on est arrivé un matin et cette fois, Pasquale avait décidé l'action extrême : la grève. Pendant 10 jours, on ne va plus ramasser tous leurs déchets et comme ça ils vont réaliser le travail que fait Legambiente. Pour une fois je trouve que c'est une bonne décision, peut être parce que je suis français et que la grève on a ça dans le sang… (vous savez que tous les italiens nous admirent quand on fait ces grosses grèves qui paralysent le pays, en particulier celle contre le CPE)

 

 

 

La grève, c'est bien mais ça nous fait encore moins de travail. La dure vie de volontaire…

 

 

 

 

 

14:29 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (1)

28/07/2006

On est vice-champions du monde!

 

  

 

Pourquoi il a fallu qu'il y ait une finale de coupe du Monde France-Italie pendant que je suis en Italie? Et surtout pourquoi a-t-il fallu que Zidane aille mettre ce coup de boule au joueur italien. Il n'a pas pensé aux conséquences… pour moi!

 

Je me rappelle de cette période bénie avant la coupe du monde où tout le monde me faisait un sourire admiratif quand j'étais français. Ah, le cousin français… C'était le bon temps. Maintenant quand je dis que je suis français, ils font un petit ricanement et me demandent ce que je pense de Zidane… Moi je n'ai qu'une réponse : un coup de boule dans la poitrine.

 

Jusqu'à ce qu'à ce que la France ait la mauvaise idée de se qualifier pour la finale, tout allait bien. L'Italie était euphorique. Et c'était sympa à voir:

 

 

Le huitième de finale : Italie – Australie. A 17 heures.

 

J'étais à Salerne, pendant toute la partie, un silence de mort dans la ville, personne. Je me suis baladé dans le ruelles avec cette drôle d'ambiance. Juste de temps à autre part une fenêtre s'échappait les voix des commentateurs télé. Et à la dernière minute, l'Italie marque et c'est un immense hourra qui retentit dans la ville

 

 

 

Puis le quart de finale Italie-Ukraine. A 21 heures

 

Avec des amis italiens dans un bar. C'était tout de suite plus détendu car l'Italie a tout de suite marqué deux buts. Moi je ne savais pas trop qui supporter (c'était l'Ukraine quand même, et il paraîtrait que je suis d'origine ukrainienne…) . A la fin de la partie, tout le monde descend dans les ruelles, il y avait des scooter partout partout, avec le drapeau italien. Et à la fin, dans une ambiance très bon enfant avec un très bon humour, tout le monde se retrouve à chanter "tedeschi bastardi" ce qui veut dire littéralement "allemands espèces de bâtards" vu que le match suivant c'est contre l'Allemagne…

 

 

 

La demi-finale Italie-Allemagne

 

Cette fois là, on était dans le vieux village de Capaccio au-dessus de Paestum, sur la place du village, devant un écran géant. C'était vraiment trop sympa comme ambiance. Tout le monde se connaît. Les  enfants avec des drapeaux et les sifflets, ça criait autant que dans un stade. Et après la belle victoire (il faut l'avouer), dès le coup de sifflet final, tout le monde disparaît subitement. En fait, tous se précipitent vers leur voiture pour aller défiler dans la ville en bas. Moi je suis des amis dans leur voiture. Première chose, toutes les voitures se dirigent à la file vers le … cimetière! Tout le monde klaxonne pour fêter un peu avec les morts, puis on descend dans la vallée à toute trombe, et en bas, tout joyeux tout le monde se retrouve dans un embouteillage monstre au niveau du rond point. Et tout le monde est content et klaxonne en brandissant la bandière italienne… Et il y a des petits malins qui ont collé des avis de décès sur leur voiture. C'est exactement comme les avis de décès placardés sur les murs un peu partout dans les villages…C'est pas de très bon goût mais c'est marrant quand même.

 

 

 

Et puis arrive le jour fatidique de la finale France-Italie

 

Jusqu'à maintenant je restais assez modeste, tout surpris que la France se retrouve en finale. Mais bon maintenant qu'on y était, j'ai quand même mis un petit drapeau français sur le balcon. Alors ça me faisait un peu peur cette finale. Je me disais ou bien on gagne et je vais me faire taper dessus, ou bien on perd et ils vont se moquer de moi tout l'été. Et bien avec le geste de Zidane, j'ai tout gagné : ils se moquent de moi et ils ont envie de me taper dessus… Bon j'exagère quand même, heureusement on reste cousins. Alors la finale on l'a regardé tranquille à la maison. Et puis après la partie j'ai quand même accompagné les amis italiens fêter la victoire, et puis il faut quand même voir comment ils fêtent un titre de champions du monde. Et bien j'ai pas été déçu.

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Des voitures partout, encore plus qu'à la demi-finale, et sur les voitures, partout, des faire part de décès de la France. Alors quand même je trouve que c'est pas très recherché. Une fois encore, ça peut aller, c'est marrant, et puis pour l'Allemagne ça va. Mais là c'est plus drôle. Et puis il y en qui se baladent carrément avec un cercueil aux couleurs françaises sur le coffre. Par contre c’est plus marrant la petite fourgonette à trois roue vespa transformée pour l’occasion en discotheque ambulante. Et un conducteur de semi remorque, qui n’a pas hesite a venir faire la fete avec son semi remorque au centre ville. Et ca y va les coups de Klaxon monstrueux. Il y a aussi toute une foule sur la remorque d’un gros tracteur....

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Enfin voila, ils sont champions et nous vice champions, mais beaucoup admettent que la France a bien joué, et personne ne sait ce que Materrazzi le joueur italien a dit à Zidane, et c'est a peu pres le sujet de conversation n°1 ici. Et moi, on m'appelle le vice - champion... Et on me parle comme si j'etais Zidane en me demandant de me justifier. Ca va un moment. Et vous savez pas, je suis gaté! On remet ca en septembre. La France et l'Italie sont dans le meme groupe et le premier match, c'est France Italie. Aie, aie...

17/07/2006

Descente en enfer...

Il y a quelques semaines, j'ai eu le plaisir d'avoir la visite de mon papa. Et j'ai profité qu'il soit là, et surtout du fait qu'il ait une voiture, pour l'emmener dans des endroits où je n'avais encore jamais été. En particulier un endroit situé à quelques kilomètres à l'ouest de Naples, qui m'intriguait pas mal : les Champs Phlégréens. D'après le Routard, on y trouve plein de cratères plus ou moins en activité, les tremblements de terre y sont fréquents, la terre monte et descend en permanence, ainsi une ville a du etre evacuee il y a 20 ans, pendant que dans le meme temps une vieille ville romaine est en train de ressortir des eaux où elle s'etait enfoncée il y a 20 siècles. Avouez que c'est assez mystérieux tout ça. Et je voulais voir en particulier le fameux lac d'Averne : c'est un lac tenebreux au fond d'un cratère qui dégage des gaz toxiques qui tuent les oiseaux qui le survolent. Il y regne un silence de mort et c'est la que serait située l'entrée des enfers... C'est impressionnant quand meme! Tout enthousiaste j'en avais parlé aux italiens autour de moi, mais personne ne connaissait. J'aurais du me mefier...

Avec Papa (et la voiture) on prend la rocade pour contourner Naples, au milieu des tours d'immeubles puis, d'apres la carte routiere, on arrive au coeur du parc regional des Champs Phlegréens : en fait y a toujours autant de maisons mais si on observe bien on se rend compte que les collines sur lesquelles elles sont baties ont une vague forme de cratère. Ca devait etre tres beau avant, mais en Italie du sud ils ont le chic pour gacher leur patrimoine naturel... On voit finalement le panneau "Lac d'averne". la route suit une crete qui est en effet circulaire, donc on est bien sur un volcan. Il y a un peu moins de maison, mais on doit toujours traverser une grosse zone "industrialo-balnéaire" (ca aussi c'est typique italien) et on arrive au fond du cratère. Je commence à me poser des questions sur ces fameuses émanations sulfuriques qui sont censées se dégager de l'antre du lac parce qu'en fait il y a pleins de restaurants construits tout autour sur les berges. C'est bizarre comme ambiance. Il y a une drole d'ambiance. La route n'est pas goudronnée et est toute cabossée. Il n'y a personne. Juste un vielllard qui marche en boitant en trainant un cabbas. Mais tout d'un coup arrivent plusieurs grosses voitures noires, et encore d'autres. Il y en a tellement qu'elles arrivent à se créer un embouteillage entre elles! Plutot que l'entree des enfers moi j'y verrait bien un bon repaire de mafiosi autour de ce lac. Il fait gris, il commence meme a pleuvoir. Je commence à maudire le guide du routard. Papa me dit c'est pas ma faute, on pouvait pas savoir..medium_photosfin2005etdebut2006012.jpg

Il y a quand meme un coté non construit du lac ou il y a un petit sentier qui mene a une ruine de temple. On y va, histoire de ne pas etre venu pour rien. Effectivement c'est une ruine de temple. Par endroit ils ont essaye de restaurer. Ca fait donc une ruine neuve... enfin bon. Tant qu'on y est on continue le sentier pour faire le tour du lac. On recroise les gros malins dans leur voitures noires toujours embouteillées. Avant de conclure le tour du lac, on aperçoit un vieux panneau a moitié caché par la végétation : "Grotte de la Sybille". On va voir. On arrive à une petite ouverture dans la falaise. Le viellard boiteux qu'on avait croisé un peu plus tot se trouve a l'interieur. OK, c'est un squatt... Je lui parle un peu quand meme, je lui demande s'il habite la. Nan, nan, il me dit, c'est la grotte de la Sybille ici , et lui c'est le guide... J'ouvre des yeux ronds. Comme il nous fait un peu pitie quand meme, tout seul dans son trou, on se dit qu'on va faire la visite pour lui faire plaisir. On entre dans cette petite ouverture. Dedans c'est pas éclairé. Il nous donne une lampe a gaz chacun, et il faut qu'on le suive. Il avance comme un escargot en trainant la patte. Il commence a radoter pendant 5 minutes à me raconter qu'il y a des jeunes qui viennent lui voler ses bougies pendant qu'il fait ses visites... Oui, ils sont pas gentils ces jeunes. Oui, oui.... Bon. On avance dans un grand tunnel. On se croirait dans une champignonière, comme il y en a coté de Vernon, alors on a peu de mal a le croire quand il nous dit que ce tunnel a été creusé par les romains... On avance en ligne droite, c'est sans fin. Le vieux guide trébuche a chaque pas, mais il tient debout, et continue d'avancer en radotant. Tout d'un coup il s'arrete devant une petite ouverture dans la paroi, sur le coté. Il nous regarde et nous dit " Voilà, c'est là l'entrée des enfers..." On apercoit des marches creusées dans la roche qui descendent dans le noir. C'est là que, d'apres la legende, Enee, le fondateur mythique de Rome serait venu consulter la Sybille, la precheresse, avant de descendre aux Enfers pour retrouver l'esprit de son père... On descend dans la petite galerie qui descend peu à peu. Ca tourne, ca tourne, ca descend, ca descend et on arrive à une nappe d'eau. L'escalier continue sous l'eau. Nous on s'arrete la. C'est le Styx, le fleuve qui sépare l'entrée des Enfers... Nous on ne peux pas passer, on n'est pas initiés... On remonte et le guide nous fait entrer dans une pièce, un peu plus loin dans le tunnel. C'est la que vivait la Sybille. Il y a un autre escalier plus grand qui descend un peu. On arrive dans une autre piece, qui elle aussi se termine par un escalier qui descend dans l'eau. Mais il y a une vieille passerelle de bois qui permet de continuer. Il faut s'abaisser pour passer dans une petite ouverture: le guide ne peux pas y aller, mais il nous dit de continuer et, arrivés la bas, d'asperger le mur avec de l'eau. On y va, on se retrouve dans une autre piece dont le sol est noye sous l'eau. Sur le mur du fond, suivant les conseils du guide, on asperge la paroi. Et là, c'est magique! A la lueur des lanternes, commencent a apparaitre de vieilles mosaiques rouge et dorées, il y en a partout!! C'est donc vrai tout ça.

Le guide nous crie de lui faire une photo pour lui montrer car lui ca fait un moment qu'il n'a pas pu aller voir vu qu'il ne peut plus se baisser. On lui montre sur l'écran de l'appareil numérique, il est tout content. Il nous raconte que cet ensemble de piece était là ou la sybille prennait ses bains purificateurs avant de donner d'entrer en communication avec les dieux. Toutes la pièce était recouverte de mosaiques, ce devait etre somptueux. et la dans l'escalier, il y avait meme des peintures. Mais aujourd'hui tout est detruit, recouvert par le salpetre. C'est quoi le salpetre. Il me montre du bout de sa canne, c'est cette couche noire qui recouvre les murs. Et en touchant le mur, un peu de salpetre tombe... et nous revele un peut de peinture rouge! Il continue de tapoter et apparait sous nos yeux petit a petit, une fleur rouge, peinte sur le mur. Puis peu a peu, une arabesque qui l'entoure!! Dans ces moments la. je peux vous dire qu'on se prend vraiment pour des decouvreurs de tresor...

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 C'est assez incroyable comme histoire. Ce petit vieux qui n'a l'air de rien, il gère tout seul ce site completement delaisse par la commune. Il fait tout avec son propre argent, les quelques reparations, les lampes, les protections a l'entree, et c'est lui qui accompagne les quelques visiteurs. Il passe toutes ses journees dans cette vieille grotte humide, oubliée de tous. Et il nous raconte l'histoire du lac. Aujourd'hui c'est vrai, il ne degage plus de gaz toxiques. C'etait du temps des romains, et meme des grecs qui occupaient le lieu avant: a l'epoque, la zone etait un peu plus active et des gaz sulfuriques se degageaient du lac à tel point que les oiseaux qui le survolaient s'intoxiquaient et tombaient morts dans le lac. D'où le nom du lac . A-verno en grec ancien, ca signifie le lieu où meurent les oiseaux: Pour les grecs, tous les endroits d'où il se degageait du souffre etaient consideres comme l'entree des enfers. Ainsi en italien le mot inferno (enfer) derive du nom du lac Averno. L'enfer... En quittant la grotte, le ciel bleu etait revenu, et après avoir quitte ce lieu etrange, on a suivi une route qui longe la cote et là, on est arrive sur un panorama incroyable sur la baie de Naples. De l'enfer au Paradis...

06/07/2006

Gennaro lo scugnizzu

Quelques nouvelles

Tout d'abord un grand merci à tout ceux qui viennent de temps à autre jeter un coup d'oeil à mon blog et surtout à ceux qui me font le plaisir de l'enrichir de leurs commentaires. Je dois dire que de mon cote, je suis pas tres actif sur ce blog en ce moment. C'est qu'il ne m'arrive pas grand chose d'extraordinaire aussi, alors je n'ai pas grand chose à raconter. C'etait plus facile au Togo où là je n'ai meme pas encore fini de raconter tout ce que j'y ai fait. Je le fait petit a petit, mais je prends un peu trop de temps. Il faut dire qu'ici on a tendance a prendre un rythme vacances, a force d'aller sur la plage tous les jours, alors apres j'ai la flemme de me mettre a écrire sur l'ordi, mais je vais le faire. Et puis il faudrait que je mette à jour mon site internet... mais alors franchement ca demande trop de temps ça. Finalement ca me plait bien la vie au grand air sans ordi. Il faut que j'en profite parce qu'apres quand je rentrerai, si je me mets finalemet a chercher un travail il y a fort a parier que ce travail sera surtout sur ordinateur. Alors en attendant, j'en fait le moins possible. D'ordinateur.

Bon et puis meme si il y a une athmosphere de vacances, on travaille quand meme, et dur. Hier j'ai passe toute la journee a me piquer les doigts avec des fils barbeles. On a fait une belle cloture, digne d'un camp militaire. C'est a peu pres le meme but : empecher l'ennemi, c'est a dire le touriste, d'envahir notre territoire, c'est a dire notre jolie petite dune.  Et c'est marrant parce qu'une vraie zone militaire, il y en a une juste a cote de nous, une toute petite. Ca s'appelle le "lido J'ai travaille avec Gennaro, un volontaire de Legambiente. C'est un vrai Napolitain et il a 71 ans quand meme. Ca fait plaisir de voir un ancien en forme comme ca. Il est super actif, un peu trop actif meme. Il vient tous les jours en bicyclette, il veut tout le temps travailler, meme pendant l'heure de la sieste. Moi il m'epuise. Parce qu'il veut toujours travailler avec moi. J'ai pas son rythme moi, tranquille. Il veut toujours montrer qu'il travaille le plus. Mais alors la, il y a la concurrence de Ana, l'autre volontaire serbe, qui veut toujours faire le travail le plus dur elle aussi. Et a cote de ca il y a aussi un autre volontaire local, Cossimo, qui vient aider. Ca fait un peu trop de bonne volonte a force...

Et aors Gennaro, figurez vous que c'est un scugnizzu. C'est dingue non? Alors c'est quoi un scugnizzu? C'est le nom qu'on a donné aux enfants des rues de Napoli pendant la dernière guerre. Ils n'avaient meme pas 10 ans mais c'étaient des durs à cuire. Ils harcelaient les soldats allemands avec des pierres. Et c'est meme eux qui les ont chassé de Naples pendant que le Vesuve se reveillait en 44. Ce sont des genre de Gavroche quoi. Bon, Gennaro m'a avoué que lui il était un scugnizzu plutot du genre tranquille a l'époque, mais quand meme... Et puis il chante super bien "O Sole Mio" Un vrai Napolitain quoi. ( et sinon rien a voir, enfin si juste un petit peu, mais j'ai cherche partout des gateaux napolitains, comme a chez nous de LU, et bé ca a jamais existé ici, c'est de l'arnaque. Et panzani, c'est pareil, c'est pas italien... Que de desillusions

21/05/2006

Je suis normand

A chaque fois que je parle pour la première fois avec un italien, il se rend compte assez rapidement que je ne suis pas italien (la derniere fois j'ai quand meme tenu plus d'une minute avant qu'on me pose la question, comme quoi je m'ameliore, mais j'ai quand meme encore du mal avec des mots du genre "Campania"  la Campanie et "Campagna",  la campagne, qui normalement ne se prononcent pas du tout pareil mais après qu'on m'ait repete 10 fois de suite les deux mots je n'ai toujours pas vue la difference (soit dit en passant vous voyez comme c'est dur l'italien : campagna =campagne ( et decidemment j'ai toujours cette manie des parentheses (bon allez j'en ferme quelques unes, ca commence a faire trop)))) Zut j'en ai fermé une de trop... comment je fais, est ce que ca annule le texte, ca m'est jamais arrivé! On va dire que ca annule le debut parce que la ca commence un peu n'importe comment. ZAP

A chaque fois que je parle pour la première fois avec un italien, il se rend compte assez rapidement que je ne suis pas italien. Et alors, il me demande immanquablement d'où je suis. Et quand je lui dit que je suis un français, à chaque fois, il fait un grand sourire, et dit "Ah, la France..." C'est assez excellent, mais en genéral, ils aiment beaucoup les français, ils disent qu'on est tous cousins, tous ils apprennet le français à l'école. Quand on fait des animations avec les enfants des écoles et qu'on se présente, nous les volontaires, Ana, de la Serbie, pas de réaction, Ragna, de l'Allemagne, pas de réaction, Youri de la France : Ah, la France, et tout le monde commence à me dire en français "bonjour, comment tu t'appelle, quel age as tu?" Ca fait trop plaisir, mais j'avoue que c'est pas trop cool pour les deux autres volontaires, moi je serais un peu jaloux. Mais c'est utile cet amour de la France, j'ai droit à des trifs spéciaux des fois, quand le commerçant se rends compte que je suis français, et l'autre fois, le controleur a meme fait arreter le train pendant 5 minutes parce que 2 amies étaient en retard, et avec un grand sourire, il m'a dit qu'il avait tout de suite vu que j'étais français avec mon accent. Donc finalement je vais essayer de pas perdre mon accent...

Mais les italiens sont curieux, ils ne se contentent pas de savoir que je suis français, ils veulent savoir où exactement en France? de la Normandie.. Et là, encore plus content "ah, la Normandie, quelle belle région, ah la la..." Et bah?!c'est dingue ça. C'est vrai qu'il y a des coins jolis en Normandie mais à ce point là... Mais en fait il y a une explication. Et meme deux. Je me trouve dans le sud de l'Italie, dans l'ancien Royaume des Deux Siciles, dont Naples était la capitale et qui est considéré comme le début de l'unité du sud de l'Italie. Et bien savez vous que ce sont les normands qui ont fondé ce royaume? Et qu'ils considèrent un peu la Normandie comme le pays père. Et dans la langue napolitaine( que je ne parle pas encore, on va commencer doucement avec l'italien..), il y a plein de mots français qui datent de cette époque. Enfin voilà quel prestige... Mais on a encore un point commun. La Normandie est connue un peu partout avec le célèbre "débarquement de Normandie". Et bien savez vous qu'à Paestum, pile sur la plage où je travaille, comme nous, ils ont eu un débarquement des américains, mais plus tot, en 1943? Et c'est de là qu'est partie la libération de l'Italie. C'est pas beau ça? Mais comme en Normandie, l'affaire n'a pas éte si facile. Après 10 mois, début 1944, les alliés avaient à peine progressé et n'avaient toujours pas réussi à libérer Naples. Et c'est alors qu'un beau matin du printemps 44, un énorme bruit a commencé à résonner dans toute la Baie de Naples, et puis un énorme nuage noir a recouvert la région... De peur, les allemands se sont tous enfuis et les alliés ont pu pénétré dans Naples. C'est le Vésuve qui s'était soudain réveillé après plusieurs siècles de sommeil... Si ça c'est pas un signe que les Dieux étaient avec eux...

Enfin volià pour la petite histoire. Tout ça pour dire que Paestum, c'est chouette. Et c'est encore plus couette quand on est normand. Alors vive la Normandie!

29/04/2006

E Viva Il Carciofo!!!

Alors en venant en Italie, je m'imaginais trouver le soleil, la mer, les monuments romains, la pizza, et j'en passe... Mais je n'aurais pas pensé tombé sur le Carciofo. Qu'est ce que c'est le Carciofo? Je vous le donne en mille : c'est l'artichaut bien sur! Figurez vous que je suis tombé au pays de l'artichaut, c'est la spécialité de la région. Alors l'artichaut je peux vous dire que je le vois sous toute les coutures. Je n'aurais jamais cru qu'on puisse faire autant de chose avec l'artichaut : on a mangé les lasagnes à l'artichaut, les petits artichauts à la vinaigrette, les beignets d'artichaut, les artichauts farcis, et bien évidemment la pizza à l'artichaut... J'ai jamais mangé autant d'artichaut de ma vie. Et ils font tout avec l'artichaut. J'ai cherché les trucs les plus improbables : La liqueur d'artichaut? ils le font. La glace à l'artichaut? Vous me croyez si vous voulez, mais ca existe!! Et pour rendre hommage à ce beau légume, on a droit pendant une semaine à la "fete de l'artichaut". C'est du délire! Juste à coté des vieux temples, il y a un grand chapiteau où tous les soirs c'est la fete à l'artichaut. Le concept est tres simple : on danse et on mange de l'artichaut... C'est une ambiance assez incroyable. D'abord on va s'acheter son plat d'artichaut ( au choix : artichaut au four, artichaut vapeur ou feuilles d'artichaut frites), et puis on va danser sur la musique de la Bamba ou de Grease. Franchement c'est excellent. Il y a plein de monde, tout le monde habillé à la mode italienne (il faudra que je vous parle de la mode italienne, c'est quelque chose...). Et alors arrive un moment particulier où le Dj, au cri de " Viva il Carciofo" commence à mettre une musique que je ne connais pas mais que par contre tous les italiens connaissent. Et la c'est incroyable. Tout le monde se met à faire la meme choregraphie en rythme, les parents comme les enfants. Et ça dure... Pendant plus d'une demi heure tout le monde faisait une choregraphie, une differente pour chaque chanson, c'est incroyable, à croire qu'ils apprennent ça à l'école...

Enfin voilà, vive l'artichaut! C'est juste que là, je pense que j'ai fait le plein d'artichaut pour l'année, ça va aller comme ça. Ah les charmes de l'Italie. On ne nous en parle pas de ça dans le guide du Routard...

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