25/04/2006
Après Paques, c'est lundi de Paques
Le lundi de Pâques,
Pasquale, notre tuteur du projet nous avait prévenus depuis un bon moment : le lundi de Pâques sera une grosse journée à la Pinède. Tout le monde doit se tenir prêt pour ce jour fatidique. Je me demandais s'il n'en faisait pas un peu trop. Maintenant je comprends…
Alors qu'est ce qu'il se passe de si particulier le lundi de Pâques? Et bien, c'est férié, et c'est ce jour là que tous les italiens choisissent pour faire le premier pique nique de l'année. Et ce pique nique ils choisissent, tous de le faire dans notre jolie pinède. C'est ainsi qu'on a vu débarquer des dizaines de familles tout équipées, avec la table pliante, le barbecue, toute la nourriture, prêt pour festoyer toute la journée. En quelques heures, la pinède, d'ordinaire toute silencieuse s'est transformée en véritable foire. C'est assez incroyable à voir. Il y a du monde partout, dans les moindres recoins, tous entassés les uns sur les autres, avec les enfants qui courent dans tous les sens. Ils étaient bien un bon millier. Et il y a de l'ambiance, je vous le dis. On se croirait dans un stade. La plupart préfèrent se mettre à proximité du parking où ils ont garé leur voiture comme ça ils peuvent avoir la musique de l'auto radio, c'est mieux. Alors nous, on est sur le qui vive, on fait la chasse au déchets. Parce qu'ils ont la fâcheuse habitude de ne pas laisser l'endroit dans lequel ils l'ont trouvé, c'est à dire propre. Alors on fait des patrouilles dans la forêt, au milieu des familles. Depuis 10 ans Legambiente a fait du bon boulot et commence à être bien connu. Quand on arrive avec le tee-shirt jaune Legambiente, ça leur fait le même effet que la police et ils s'empressent de nous montrer leur sac poubelle, de nous dire qu'ils font attention avec le barbecue et de nous dire qu'ils sont civiques et tout. (il y a du progrès parce qu'apparemment il y a 10 ans quand les gens de Legambiente arrivaient pour leur dire de jeter leurs déchets à la poubelle ils se faisaient insulter…) Puis vers 5 heures tout ce beau monde plie bagage après avoir fait un petit coucou à la plage. Le silence retombe dans la pinède. Et nous on évalue les dégâts. Dans le meilleur des cas, on tombe sur des poubelles remplies à ras bord. Mais il y en a pas mal qui sont repartis en laissant tout sur place, les bouteilles et les gobelets en plastique jonchant le sol. Ils s'en font pas. Donc voilà, nous on s'amuse à nettoyer tout ça. C'est un plaisir de voir la pinède dans cet état alors qu'on l'avait tout bien nettoyé la veille. C'est dingue, ça les gène pas de partir en laissant tout derrière eux. Et pourquoi ils viennent tous s'entasser au même endroit alors qu'il y a des dizaines d'hectares de pinède déserts juste à côté. Tout simplement parce que les autres pinèdes sont devenues des vraies décharges, avec tous les déchets qu'y ont laissé les touristes…
C'est dingue la quantité de déchets que l'on peut produire juste pour un pique nique. Il faut arrêter avec les gobelets et les assiettes en plastiques… Parce qu'il ne suffit pas de mettre à la poubelle les déchets.
Ici on est confronté à un léger problème : la décharge de la région a fermé depuis la semaine dernière, alors nous on fait quoi avec tous ces déchets qu'on a pris bien soin de ramasser? Pour l'instant les sacs poubelles s'amoncellent le long de la route. Ca fait de jolies montagnes bleues.
Bon en tout cas, on a du travail ici, parce qu'en plus il paraît que cette journée n'était qu'un avant goût de ce qui nous attend pendant l'été...
19:25 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (3)
10/04/2006
La vie de volontaire
Alors, ca fait presque un mois que je suis en Italie. Comment ca se passe? Deja, entre temps, je suis parti 10 jours en formation. Est ce qu'on peut appeler ca une formation. Ca se passait dans un petit refuge isolé la haut dans la montagne au milieu d'une grande foret de sapins, dans un parc naturel de Toscane. On était 9 volontaires européens et pendant 10 jours on a eu des cours intensifs d'italien, mais aussi des activités pour découvrir la culture italienne, l'Histoire, les chansons, les films et aussi des activités plus particulières, comme un soirée grafitti, et surtout des "laboratoires de bioénergie". Ca c'est un peu bizarre. C'est des genres de jeux pour apprendre à se connaitre, par exemple tu dois fixer ton voisin dans les yeux pendant trois minutes, tu dois marcher vers le mur de la pièce avec tous tes camarades qui s'accrocent à tes pieds tout en criant tes objectifs pour avoir de la motivation. Enfin plein de trucs de dingue mais bien rigolo en fait. Et puis on a fait des balades dans la neige. Décidemment il fait froid en Italie. Mais là, c'était normal, on était sur des sommets montagneux. Il y a meme des loups dans ces montagnes. C'est de là qu'ils viennent les loups francais du Mercantour.
Bon, c'était bien sympa. Et depuis 1 semaine on est revenu près de nos temples grecs à Paestum. On a passé la semaine à nettoyer patiemment la plage à enlever les petits déchets plastiques tout en prenant bien soin de laisser en place le bois et les matériaux naturels apportés par la mer car ça enrichit le sol. Samedi on avait quai fini de nettoyer les 600 mètres de plage et aujourd'hui en arrivant, on a eu une surprise. Un tracteur de la commune est passé et a labouré toute la plage pour enlever tout ce qui s'y trouveaient. Autant dire qu'on a fait un travail quasi inutile... Mais c'est pas grave, il fait soleil et c'est sympa de travailler sur la plage. Et en plus on a trouvé une autre plage pas loin avec encore plus de dechets. Au travail!
00:28 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/03/2006
Andiamo in Italia...
Bonjour à tous!
Ca y est me voila en Italie, pour 7 mois de SVE qui risquent (c'est meme un gros risque) d'etre bien sympa. Je pense que je suis verni. Alors pour vous decrire, je me trouve a 60 km au sud de Naples, au bord de la mer. On est trois volontaires: Avec moi, il y a Ana la serbe et Ragna l'Allemande. Ana est vegetarienne mais du coup elle connait plein de super recettes avec des legumes et on se regale. On vit dans une vieille maison de deux etages a cheval sur d'enormes vieux remparts grecs et de la fenetre on peut voir à environ 200 m de magnifiques temples grecs (si, si, il y avait des grecs en Italie, il y a très longtemps). Alors il y a juste un ou deux cyprés qu'il faudrait couper pour avoir une meilleure vue mais comme on est dans une association environnememtale, ils ne veulent pas... Et derriere, au loin, on voit les montagnes avec quelques sommets enneigés. Et bè oui, parce qui'il fait bien froid quand meme. Meme en Italie, il y a un hiver maussade. Mais bon, il suffit d'etre un peu patient: Je pense que dans moins d'un mois le temps va commencer a etre très sympa.
Alors nous les volontaires a quoi on sert? Et bien tout d'abord on doit faire l'entretien des vieux remparts, désherber et tout ça. Mais le plus gros du boulot, c'est dans la petite réserve naturelle au bord de la plage. La aussi c'est joli tout plein : la pinède, la plage, et les italiens qui viennent pique niquer et qui y abandonnent sans scrupules leurs montagnes de déchets à 10 mètres de la poubelle. Alors pendant l'ètè dès que les touristes vont arriver on fera des patrouilles pour faire la chasse aux déchets. Bon et puis on va aussi faire un peu de sensibilsation à l'environnement, ça ne leur fera pas de mal. On a déja eu l'experience d'un groupe scolaire. Oulah, c'est pas gagné. Bon déjà, ce qui me choque un peu, c'est qu'ils sont énormes. Après les petits Togolais, ça fait du contraste. Je ne sais pas ce qu'ils mangent, mais ce n'est pas que la pizza aux broccolis (on a mangé ça au restau) . Bon et puis les bambini, on peut les suivre à la trace avec tous les papiers de bonbons qu'ils abandonnent derrière eux. En tout cas, ce sont de vrais petits italiens, ils parlent avec les mains, et tout.
Voila, voila. Mais pour l'instant on ne fait pas encore grand chose car il ne fait pas beau, et surtout il faut apprendre l'italien. La encore j'ai de la chance, je ne suis pas tombé sur le pays avec la langue la plus difficile à apprendre. Je suis sur que vous comprennez l'italien vous aussi : "l'italiano e una lingua facile a apprendere, e Youri é contento de fare il voluntario".
Bon a bientot pour des nouvelles.
12:45 | Lien permanent | Commentaires (5)
05/03/2006
Retour
Bonjour à tous!
Me voici de retour en France depuis deux jours, chez moi dans mon petit village normand Heubécourt. Ca fait bizarre. Ca a tellement rien à voir, les deux univers sont tellement décalés. J'ai retrouvé tout comme je l'avais laissé. Ca fait du bien de rentrer, de reprendre ses bonnes vieilles habitudes, de se sentir chez soi quoi. Et puis un bon coup de froid et de neige, ca fait du bien après toute cette chaleur. Mais, mais ... ça me manque déjà l'Afrique. C'est les gens surtout qui me manquent, l'ambiance générale quoi. C'est quand même bien excellent l'Afrique. A côté de ça, Heubécourt, on dirait une autre planète. Donc voilà, voilà, je suis de retour. mais l'Afrique c'est loin d'être fini. Tout d'abord j'ai encore plein de choses à raconter (il me semble que j'ai laissé plusieurs sujets en suspens). Et puis, il y a plusieurs projets dont je voudrais vous parler un peu (un sur l'agriculture, un sur les déchets, un sur le paludisme). Et puis, j'ai encore de sphotos à vous montrer. Mais là encore il va falloir être patient parce que j'ai un emploi du temps assez chargé. dès demain lundi je pars à Sète en Formation pour le SVE, jusqu'à vendredi. Puis le 15 mars, je m'envole pour l'Italie pour 7 mois. Mais même de la bas, je compte bien trouver le temps pour m'occuper de tout ça.
Bon bé à bientôt pour des nouvelles.
23:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/02/2006
Les gens à Bogo
Et voila, Bogo c'est fini. J'y ai passé trois très très bonnes semaines. J'ai pris le temps de découvrir cet endroit vraiment magnifique et j'ai rencontré énormément de personnages attachants. La vie d'un petit village africain, avec toutes les personnalités qui l'animent. Tout d'abord Dovi, le directeur du CEG, extrèmement sympathique et intéressant, qui fait un énorme travail pour Atumgba en assurant le contact entre la France et le village. Pour que les projets de l'association fonctionnent il est essentiel qu'il y ait des gens sérieux et efficaces sur qui on puisse s'appuyer. Le village a de la chance de l'avoir car souvent dans l'humnitaire des projets échouent faute de gens sérieux sur qui s'appuyer...
Mais il y a d'autres personnes au village qui se bougent pour la communauté : Anoumou, le fameux Anoumou. C'est le jeune ministre de la guerre du village. Ah, il est fier de son titre et rappelle à la moindre occasion qu'il est invaincu et ne craint personne. Mais passé cette première impression, c'est un jeune homme aussi très sérieux qui se donne beaucoup pour le village, notamment pour l'éducation des jeunes. C'est aussi lui qui a fait le travail de recueillir tous les témoignages des anciens, les contes et légendes. C'est un peu l'érudit avec une grosse mémoire. Il est également capable de vous sortir par coeur toutes les statistiques du championnat de France de Football. Ca parait incroyable dans ce petit village sans électricité et télé. Mais on ne se rend pas compte en France que tous les Africains d'Afrique francophone suivent au jour le jour avec beaucoup d'attention tout ce qui se passe chez nous. Tout le monde écoute RFI à la radio tous les jour. C'est ainsi qu'au fin fond de la brousse, on peut entendre un débat sur les cotisations de l'assurance chomage en France... C'est très très décalé... Et donc beaucoup suivent le championnat de France car il y a pleins d'Africains qui y jouent. Et Anoumou ne se lasse pas de réciter par coeur les meilleurs buteurs des 3 dernières décennies ou tous les vainqueurs de la coupe du monde. Mais Anoumou il se donne aussi beaucoup pour le village, il donne des cours particuliers aux 3ème pour les aider à avoir le BEPC.
Mais c'est pas le seul à se dévouer pour l'éducation dans le village. Heureusement que le village se prend en main car s'il ne devait compter que sur l'Etat, il n'y aurait que 2 instituteurs en primaire pour près de 200 élèves... Alors il y a des habitants du villages qui se dévouent pour faire les instituteurs volontaires. Je les admire beaucoup car c'est un travail énorme et pourtant ils sont quasiment bénévoles. Les parents d'élèves essaient de les payer un peu mais comme tout le monde est pauvre, les volontaires doivent se satisfaire de 5000 CFA (7 euros) par mois. (pour se rendre compte le "SMIC togolais est de 30 euros et un pain par exemple coute 200 F). Je ne sais vraiment pas comment ils font pour vivre. Ils ont 6 heures de cours par jour du lundi au vendredi. A cote de ca il faut qu'ils preparent leurs cours chaque soir, qu'il corrigent les devoirs. Et le samedi ils vont aux champs pour faire leurs cultures vivrieres, ce qui leur permet de se nourrir. Et en plus de ca, ils trouvent encore le temps de s'investir dans la vie du village : Jean Gassou, l'enseignant du CE2 est secrétaire du comite de gestion du centre de soin, et aussi secrétaire d'Atumgba Bogo et il s'occupe aussi de la bibilotheque. Et Kokou, l'enseignant du CP est aussi "maitre chanteur" et il dirige tous les soirs la chorale du village, et il est bon, parce que la chorale je l'ai entendu, c'est un régal.
Si vous allez à Bogo, vous rencontrerez aussi Banissi, le président d'Atumgba-Bogo, que je n'ai jamais vu sans son grand sourire aux lèvres. En plus de ses caféiers, il s'occupe d'enseigner l'Igo aux habitants. L'Igo, c'est la langue locale du village. C'est une langue parlée par 7000 personnes au plus et qui est classée en voie d'extinction par l'UNESCO. La langue est très parlée au village mais le probleme c'est que à l'école, c'est le francais qu'on apprend et du coup les habitants ne savent pas lire et écrire leur langue. Alors Banissi, depuis quelques années donne des cours du soir en igo aux habitants, et pour qu'ils aient quelque chose à lire, il s'atteler à traduire un best seller : le Nouveau Testament. C'est un gros travail qu'il vient de terminer le mois dernier. Et maintenant pourquoi ne pas traduire les guides techniques agricoles ramenés de Songhai. Certains habitants en ont fait la demande.
Il y aussi quelqu'un que je suis content d'avoir rencontré. je ne l'ai croisé que la veille de mon départ : Ferdinand. Qu'est ce qu'il fait Ferdinand? Du reboisement. Ca me fait vraiment plaisir de voir qu'il y a des gens du village qui s'occupent de ce probleme. Parce que le déboisement, c'est un probleme qui me fait assez peur pour le village. Ils ne se rendent pas compte mais ils sont en train de détruire leurs forêt et ils ne se rendent pas compte des conséquences à plus ou moins long terme : assèchement du climat, érosion des sols, perte de biodiversité et j'en passe. Alors Ferdinand, avec quelques autres personnes du village s'occupe de faire des pépinières ou il fait pousser toutes sortes d'arbres puis il va les planter sur les parcelles deboisées ou il fournit des plants aux villageois. Ils ont aussi fait quelque chose de tres efficace : ils ont réussi à stopper les feux de brousse depuis 3 ou 4 ans grace à une surveillance constante. ces feux de brousse sont normalement interdits mais les paysans ne connaissent que cette méthode pour défricher. le problème c'est que c'est dur à controler. Et en plus, ils ne le savent pas, mais les feux de brousse, ca appauvrit beaucoup le sol et ca explique que les cultures locales aient des rendements de plus en plus faibles depuis quelques années. Enfin bref, Ferdinand et ses amis ont decidés d'aller voir personnellement tous les auteurs de feux de brousse et de les menacer d'amende. Et ca marche. Les feux de brousse sont devenus très rares dans la vallée et l'effet ne se fait aps attendre. les sommets des montagnes qui entourent la vallée, qui étaient completement deboisés, commencent déja à se recouvrir de végétation. le probleme c'est que cette végétation n'est plus la meme que celle d'origine, avec notamment beaucoup moins de variété qu'avant. c'est pourquoi ils vont y replanter les especes d'origine. Un tres gros travail. Et comme les autres gens actifs du village ferdinand est impliqués dans pleins d'autres projet : sensibilisation au SIDA, croix rouge, etc...
Et dans les personnalités du village, il y a aussi le représentant du Chef : Papa Sou. Il est très important car le chef n'est quasiment jamais là, donc c'est lui qui s'occupe des affaires courantes du village. Il s'occupe d'organiser les travaux communautaires et surtout il regle les conflits entre villageois. Et c'est sur ce point la que je l'admire. Il parait pas comme ca mais il est tres fort : un fin diplomate et surtout un tres bon sociologue. j'ai pu en faire l'experience pour une affaire dont j'ai occupé le premier roleet où il a vraiment assuré. je lui tire mon chapeau. De quoi est ce que je suis entrain de parler? Et bien je vais vous demander patience, parce que c'est vraiment un roman, mais je vais essayer de vous raconter ca prochainement. Une histoire où il y a un peu de cette magie africaine...
Et le chef du village. Il faut que je vous en parle aussi. Il est très occupé et pour cause : il est un des proches conseillers du feu "président" Eyadéma Gnassingbé et est toujours aussi actif auprès du nouveau "président", le fils Gnassingbé. Mais j'ai quand même eu la chance de le rencontrer lors d'une de ses visites éclair au village. C'est un homme tres intéressant qui connait par coeur l'histoire et les problemes de son village et qui est capable de vous en parler pendant des heures non stop. Il est s'est montré très intéressé par notre projet de création d'un centre de formation agricole du type Songhai (je vais vous en parler un peu plus tard de ca aussi) et il nous a apporté tout son soutien. Mais je me pose des questions sur le personnage quand meme. Parce que si c'est un des membres influents du parti au pouvoir, il a de grosses responsabilités sur la situation catastrophique dans laquelle ce parti a mis le Togo. Alors que penser. Il parait que c'est un sage et c'est vrai qu'en ce moment il travaille sur un projet positif : une commission sur le désarmement. Est ce que son objectif serait de transformer le régime de l'intérieur, de le modérer? Dans ce cas il n'est pas tres efficace parce que ca fait près de quarante ans qu'il est dans les rouages du pouvoir et tout ce qu'on peut dire c'est que c'est de pire en pire. Et que dire aussi de son frere, qui a été premier ministre du Togo, il y a 5 ans. Il s'est construit une magnifique maison à Bogo. Surplombant le village, elle est visible de toute la vallée. Et bien cette maison qui a du coûter des millions, il ne l'a jamais habitée. Et pendant ce temps le villageois en dessous vivent sans eau et sans electricité. Le Premeir ministre a bien dépensé des millions pour detourner un ruisseau vers sa maison, mais ensuite, il n'y avait plus d'argent pour continuer la cananlisation sur quelques centaines de metres pour amener l'eau sur la place du village. Alors les femmes du village doivent monter plusieurs fois par jour remplir leurs bassines au robinet de la maison du ministre... A vous de juger de la situation...
Pour finir, j'ai amené au village un nouveau personnage intéressant : Aube. C'est l'étudiant Songhaï dont je vous avais parlé. Il est extrémement interessant. Je l'ai fait venir au village pour qu'il raconte son expérience au villageois. On a fait des expériences de compost au collège. On a aussi fait un débat sur l'agriculture avec les collégiens. Ca c'était super interessant, on a essayé de leur montrer qu'ils pouvaient gagner de l'argent dans l'agriculture avec un minimum de formation. Parce que pour l'instant, les collegiens si on leur demande, il n'yen a pas un seul qui veut rester au village, ils veulent tous partir a Lomé. Ils ne savent pas qu'a Lomé, les étudiants diplomés sont obligés de faire moto taxi parce qu'il n'y pas de travail. On a essayé de leur faire prendre conscience de ca, de ne pas croire que c'est toujours mieux ailleurs, qu'il faut s'impliquer la ou on est si on veut que ca soit mieux... Et ce qui est encore plus interessant, c'est le projet de création d'un centre de formation agricole à proximité. Si ca marche, cela va devenir rien de moins que le premier centre Songhaï au Togo. Comme vous pouvez deviner ca m'enthousiasme beaucoup et on lui apporte le soutien qu'on peut. Je vous en reparlerai aussi sans doute plus tard, parce que ca va commence dès fin mars, avec le début de la saison des pluies. Des villageois de Bogo se sont montré intéressés pour suivre la formation donc j'attends beaucoup beaucoup de ce projet. Voila, voila, à suivre...
19:53 | Lien permanent | Commentaires (2)
26/02/2006
De retour du village
Bonjour à Tous!
Me voici de retour de Bogo. Tout va bien, c'était génial. J'ai des milliards de choses à raconter mais je vais attendre d'être à Lomé pour vous écrire tout ça car ici, à Kpalimé le centre internet est pas super performant et je viens de perdre un long message que j'avais écrit à cause d'un bug. Donc soyez patients et surveillez le blog dans la semaines, les histoires vont arriver...
13:03 | Lien permanent | Commentaires (1)
11/02/2006
Bogo
Bonjour à tous
je suis dans le petit village de Bogo depuis lundi et franchement c'est excellent. L'endroit est magnifique, perdu au milieu des montagnes recouvertes de forêt tropicale, le petit village est très joli avec ses maisons en terre et le gros baobab au centre du village, et les gens sont adorables. On m'emmène en balade dans la forêt, on me fait visiter le village. Je suis très bien accueilli parce que je suis considéré comme le représentant de l'association Atumgba, et l'association d'Atumgba a fait beaucoup pour le village, pour l'école, pour le centre de soin. Quand on évoque le nom de Marie Claire et Jean Pierre, tout le monde fait des grands sourires... Alors c'est vrai que le village est très attachant et que les conditions de vie sont difficile, alors on a vite envie de les aider, et il y a tant à faire. Il n'y a pas d'eau, il faut puiser à la rivière, il n'y a évidemment pas d'éléctricité et le téléphone vient d'être coupé suite à une mauvaise gestion du gérant de la cabine. Pour se rendre à la ville pour aller vendre au marché. Ca coûte très cher et le taxi est rare. Cette semaine, j'ai parcouru le village et les environs pour me rendre compte de la situation, notamment voir l'impact de la déforestation et la situation de l'agriculture.
Pour ce qui est de la déforestation, l'endroit est encore bien boisé, la forêt est magnifique c'est vraiment incroyable la variété d'arbres, je n'ai jamais vu ça. Sans mentir, il y a plusieurs centaines d'espèce, rien que pour les arbres, et ça fait toute sorte de fruits, de fleurs. C'est trop beau, j'adore. Mais c'est vrai que attention à la déforestation. On entend les tronçonneuses dans la vallée. Et les petites parcelles cultivées partent à l'assaut des flancs de la colline, malgré les pentes incroyablement raides. Alors je me pose des questions sur l'érosion des sols. les paysans m'affirment qu'il n'y a pas de problème mais j'ai des doutes, surtout qu'on voit la roche apparaître à plusieurs endroits. Mais que faire? L'agriculture est la seule source de revenu, mais c'est clair que c'est vraiment pas rentable pour le travail que ça demande. Ils cultivent leurs petites parcelles sur les versants à la houe, ça met des jours pour labourer. C'est un travail de dingue, surtout qu'il faut tout transporter à dos d'homme. Et puis c'est la culture sur brulis. Ils cultivent un an puis laissent en jachère 5 ans. Mais c'est vraiment pas productif.
Pourtant, si on veut aider le village durablement, je pense vraiment qu'il faut chercher à développer une agriculture plus rentable et plus respectueuse du milieu. Et pour ça, je m'intéresse beaucoup à l'expérience Songhai. Vous vous rappelez ce centre de formation en agriculture biologique, au Bénin. Avec Atumgba, on a acheté une dizaine de guides techniques agricoles que j'avais trouvé au centre Songhai, à Porto Novo. J'ai distribué ça et les premiers qui ont regardé ont l'air bien intéressés. Ca parle de plein de choses toutes simples qu'il faut juste savoir. Alors j'aimerais bien que ça leur donne des idées. On va voir ce qui est réalisable sur le site car c'est quand même bien encaissé. Mais je pense qu'il y a pleins d'idées à appliquer, notamment en agroforesterie, et puis aussi l'utilisation du compost pour le jardinage.
Je dois vous dire que Songhai m'enthousiasme vraiment, vous l'avez peut être remarqué, et le hasard fait bien des choses car figurez vous qu'à Noël, quand on faisait des animations pour les enfants, j'ai rencontré un étudiant du centre songhai. Il habitait juste derrière chez nous. C'est incroyable parce que ça doit être un des seuls togolais à avoir suivi cette formation qui est au Bénin, et je suis tombé dessus. Et encore le hasard, il habite pas loin du terrain que l'association Atumgba envisage d'acheter pour l'asso. Et encore coincidence, il est en train de monter un projet pour fonder un centre songhai au Togo mais cherche de l'aide. Alors tout ça c'est méchamment intéressant et il faut profiter de cette coincidence. Mercredi, on va le faire venir au village de Bogo pour une rencontre avec les paysans et il va peut être nous donner de bons conseils. Enfin voila c'est super intéressant tout ça.
En attendant, dans la semaine, j'ai fait quelques interventions au collège. Je leur ai parlé pendant deux heures de la protection de l'environnement et de la biodiversité... Est ce que c'est complètement décalé quand on voit la situation de pauvreté dans laquelle ils sont? Pas si sûr. Pendant deux semaines je vais les bassiner avec ça, ca va peut être leur donner des idées. Et puis on va essayer de mettre en pratique aussi. On va essayer d'en faire du composte, comme indiqué dans le guide.
Voila, voila je m'occupe bien. ce week end je suis revenu à Kpalimé, la ville voisine, mais lundi, j'y retourne pour deux semaines. Cette semaine j'avais logé chez le directeur du collège qui est l'intermédiaire d'Atumgba, mais les villageois ont fait une crise de jalousie disant que le directeur voulait garder le "blanc" pour lui tout seul. Alors pour éviter la crise, la semaine prochaine, je vais être logé en grande pompe dans la maison du chef...
18:45 Publié dans Togo | Lien permanent | Commentaires (2)