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20/12/2006

Vol à Bogo

Je sais pas si vous vous rappellez, mais quand j'étais en Afrique, je vous avez dit qu'il m'était arrivé un petit évènement au village de Bogo, au cours de laquelle j'avais pu faire l'expérience de la fameuse Magie africaine. J'avais dit que je vosu raconterai ça plus tard. Et bé comme vous avez été très très patients, et comme je me suis enfin motivé à l'écrire voilà l'histoire. c'est mon cadeau de noël. Mais comme c'est un peu long (une quinzaine de pages) je vous le met dans le fichier joint que voici : Vol_a_Bogo.doc

De l'ai un peu romancé, parce que c'était un peu digne d'un roman de détective ce qui m'est arrivé. jugez par vous même et dites moi ce que vous en pensez.

22:10 Publié dans Togo | Lien permanent | Commentaires (1)

12/12/2006

Napoli...

A Naples les "scugnizzo" sont toujours là. Vous savez ces enfants des rues, type gavroche, qui ont réussi à chasser les Allemands pendant la guerre. Sauf que maintenant il n'y a plus la guerre, alors ils faut bien qu'ils s'occupent autrement. Et puis c'est pas vraiment des enfants des rues parce qu'ils ont une maison et des parents mais le fait est qu'ils sont toujours dans la rue, complètement libres de faire ce qu'ils veulent.

Dans les ruelles, on peut voir passer des gamins sur des minis motos cross à toute vitesse, ou alors à deux sur des petits quads, en train de balancer de la mousse à raser sur les passants. C'est le cadeau de noël en vogue en ce moment, le quad, et tout ça bien évidemment sans casque. Je n'ai pas vu un seul conducteur de scooter avec un casque. C'est pas assez à la mode.

Ils sont vraiment adorables ses petits bambins…

La ville retentit quotidiennement de bruits d'explosion. Des représailles entre gangs? Non, ce sont juste des enfants qui balancent des pétards dans la rue à longueur de journée. C'est devenu un bruit quotidien. Ca ne perturbe personne. Et même, les enfants font ça machinalement, en marchant, allumant un pétard tous les 10 mètres et le lançant tout en continuant à parler avec les copains, sans même se retourner pour voir l'effet de l'explosion sur les passants. Et ils ont l'esprit d'entreprise ces petits gamins des rues puisqu'il y en a même qui se sont montés des petits stands dans la rue pour vendre ces fameux pétards. Ils se font leur petit stand en suivant l'exemple de papa qui vend les cigarettes ou autres marchandises de contrebande à côté. Il y en a d'autre déguisés en père Noël avec une fausse barbe qui jouent de l'accordéon avec un petit air triste. C'est des scènes dignes des photos de Doisneau du Paris des années 50. En soirée, on les voit sortir tout équipé en footballeur avec le short, les grandes chaussettes et les chaussures à crampons. Mais où vont-ils jouer puisqu'il n'y a ni stade ni parc dans le centre de Naples. Le terrain favori c'est les placettes coincées entre la rue et le fronton des églises. Et où est le but? C'est la porte de l'église… Le fameux Duomo, la cathédrale de Naples, leur procure ainsi un bon terrain de foot. Le seul problème est que la porte en bois rebondit un peu trop et après un bon shoot la balle rebondit aussitôt dans la rue et les voitures qui passent à toute vitesse doivent freiner en catastrophe. Ou alors avec un peu de chance ça rebondit sur la carrosserie de la voiture et le ballon revient sur le terrain ce qui permet de faire une bonne reprise de volée…medium_foot.jpg

 Napoli c'est aussi les familles qui vivent dans la rue. Tout le monde a une maison mais ce qui vivent au rez-de-chaussée vivent tout le temps avec la porte ouverte et installent des chaises dans la rue. C'est assez sympathique et ça permet de bien connaître le quotidien d'une famille napolitaine. Si vous passez dans la rue vers midi, vous entendrez la musique à fond, et si vous jetez un œil vous verrez la ménagère qui chante à tue tête tout en faisant le ménage. En bas de chez moi il y a justement une famille typique. Il y a du monde tout le temps avec plein de grands garçons qui ne font rien de la journée si ce n'est regarder la télé ou aller faire un tour en scooter. Souvent ça crie, ça hurle : ce n'est rien, ils sont juste en train d'organiser un combat de chien, ou alors il y a un léger désaccord sur la cuisson des pâtes…En fait ça permet de voir un autre aspect de la vie de la famille napolitaine. J'avais eu un premier aperçu cet été sur la plage, avec tous leurs déchets. Et bien que je me rassure, ce n'était pas en geste de protestation qu'ils laissaient tous leurs détritus sur la plage de Legambiente. Ils font pareil chez eux. Ce qui fait que bien que la rue soit une impasse et donc qu'il n'y ait pas de passants, devant chez eux c'est jonché de gobelets en plastique. Et quand il y a quelque chose de cassé ou qui ne leur plaît plus chez eux, le réflexe naturel : on le jette dans la rue! Peut être en espérant que la pluie l'emporte ailleurs. Sauf que le sèche linge dont ils se sont débarrassés il y a deux semaines, il va falloir un déluge pour l'emporter, ou alors attendre qu'il se biodégrade. J'ai l'impression que les Napolitains donnent toute leur confiance au processus de biodégradation…

Il est à noter que cette famille napolitaine est un peu plus calme depuis quelques jours. Cette petite baisse de moral est peut être liée à cette intervention musclée de la police qui est arrivée avec plusieurs fourgonnettes blindées, a bloqué la ruelle et dont les escouades de policiers armés de mitraillettes et équipés de gilets pare-balles sont entrés dans la maison de cette charmante famille, et en on extrait le père, sous les cris de protestation de tout le voisinage. Ce bon père de famille se révèle être en fait un des petits chefs locaux de la mafia du quartier…En passant, les policiers ont arraché une caméra qui était dissimulée dans un petit autel dédié à la vierge Marie qui était suspendu sur le mur en face et qui permettait de surveiller les passages dans la ruelle… Scène du quotidien quoi…

Enfin un dernier mot sur Noël quand même. Parce que Naples, je ne sais pas si vous le savez, mais c'est un des plus grands centres mondiaux de construction de crèche et de santons. Et donc juste avant Noël, il faut imaginer l'ambiance dans les ruelles, il y a des vendeurs de crèche partout, mais alors partout. Dans certaines ruelles, on a l'impression de marcher à l'intérieur d'une crèche géante. Et puis ici, les crèches, c'est pas de la blague. C'est des structures de liège qui peuvent faire jusqu'à deux mètres de hauteur avec des lumières, des ampoules pour imiter le feu de bois, des mini cascades avec de la vraie eau qui coule et sur certaines, on a en option l'effet fumée! Et puis à l'intérieur, évidemment il y a le petit Jésus avec Joseph et Marie, l'âne, le bœuf, les rois mages, mais ça ne s'arrête pas là! II y a aussi le berger, les paysans, et toutes les professions imaginables : le boulanger qui fait son pain, la lavandière qui repasse le linge, la maréchal-ferrant, l'avocat, la marchande de fleurs, le boucher qui coupe la viande, l'affûteur de couteaux qui affûte, le bûcheron qui bûcheronne, et évidemment le pizzaiolo qui enfourne la pizza. Et alors sachant que tout ça est animé, vous pouvez imaginer le chaos dans la crèche, avec tout le monde qui coupe, qui taille, qui lave, qui enfourne, Joseph et Marie qui se prosternent, le berceau de Jésus qui se balance et au-dessus de tout ça les anges qui se balancent comme un diablotin sorti de sa boîte…medium_creche.jpg

 

Et c'est pas fini, parce que la crèche est un lieu d'expression. Il est fréquent de rajouter des vrais personnages. Généralement parmi les santons, on peut ainsi trouver un mini Berlusconi ou un mini Romano Prodi, ou d'autres ministres, selon ses sensibilités politiques. Et puis des footballeurs aussi, par exemple Cannavaro qui brandit son ballon d'or, et même, même, l'événement de 2006… vous ne devinez pas? Et si, bien sûr : Zidane en train de donner son coup de tête à Materazzi. Ils sont quand même trop fort ces napolitains…

 

 

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17:06 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (1)

04/12/2006

Chroniques Napolitaines

 Alors au fait que je vous raconte… J'ai quand même fini par quitter Paestum et rentrer en France le 2 novembre dernier. J'étais pas fâché de partir parce qu'il faisait un temps trop moche et puis à la fin, tout seul dans cette grande maison avec plus rien à faire, ça finit par lasser. Mais surtout  j'avais le mal du pays et je voulais revoir ma famille. Ca faisait plus de 7 mois que je n'étais pas revenu en France quand même… Quel plaisir de revoir Heubécourt et la Normandie , sous un beau soleil automnal en plus, les parents qui n'ont pas changé et le chat toujours aussi impassible. Presque rien n'a changé, on dirait le mois de novembre l'année dernière, juste avant mon départ pour le Togo. Par contre moi je pense que j'ai du changer un peu quand même. En un an, j'en ai vécu des expériences. 7 mois en Italie, c'est la découverte de la vie dans un autre pays européen, vivre avec d'autres jeunes d'autres pays et surtout l'apprentissage d'une nouvelle langue. Je suis quasi bilingue maintenant (je suis tout content d'avoir appris aussi rapidement une nouvelle langue, mais je pense que c'aurait été une autre paire de manche en Islande ou en Hongrie…L'italien, c'est quand même bien facile) Mais bon ce séjour en Italie, c'était quand même quasi des vacances pendant 7 mois… L'expérience la plus enrichissante ça reste le Togo évidemment. Depuis que j'ai fait ce séjour au Togo, j'ai découvert plein de nouvelles choses, et surtout je me sens capable d'entreprendre n'importe quel projet maintenant. En tout cas ces dernières semaines j'ai eu l'occasion de me replonger dans mon expérience africaine. J'ai fait une conférence sur le Togo à Heubécourt le 11 novembre. Il y avait pas mal de monde et les gens avaient l'air intéressés. Je suis aussi retourné à l'école d'Heubécourt pour voir où en est la correspondance que j'avais lancée avec l'école du Derrick au Togo. C'était un peu au point mort puisque la maîtresse a changé et entre temps il y a eu les grandes vacances, mais j'ai remontré des photos, expliqué le projet à la nouvelle maîtresse et l'échange devrait repartir. Les élèves se rappelaient les chansons que je leur avais apprises, ça m'a fait bien plaisir. Je me suis aussi préoccupé du centre de formation en agriculture biologique qu'on avait lancé à Bogo. En fait depuis six mois, on avait assez peu de nouvelles. On savait juste que Aube, l'étudiant du centre Songhaï qui gère le centre, avait reçu les sous qu'on lui avait envoyé et avait ouvert son centre en avril dernier, sur un terrain prêté par le chef du village voisin de Kpelé Toutou, et qu'il était logé chez une famille. On avait décidé ensemble qu'il devait commencer le centre avec pas plus de 6 élèves. La formation serait gratuite, mais les élèves, par leur travail seraient capables de produire leur propre nourriture au bout de quelques mois. L'argent de départ devait permettre de payer la nourriture en attendant les premières rencoltes du centre. Là bas, le centre a rencontré un grand enthousiasme, à tel point que les chefs de village ont imposé à Aube de nouveaux élèves. Ainsi, en juillet, il se retrouvait avec plus de 15 élèves. Evidemment, il n'y avait plus assez d'argent pour nourrir tout le monde. Les récoltes n'ayant pas encore commencé. L'association Atungba a renvoyé un petit peu d'argent pour permettre de tenir jusqu'aux prochaines récoltes avec la condition de réduire le nombre d'élèves. Mais les chefs du village ont insisté pour que personne ne soit renvoyé. Ainsi, en octobre dernier, la situation était telle qu'il y avait des conflits entre les élèves, Aube et la famille chez qui tout le monde était hébergé, il n'y avait plus d'argent et nous, on n'en avait plus à envoyer. On aurait bien fait un dossier pour faire des demandes de subventions en France mais on avait du mal à avoir des nouvelles de la part de Aube. Donc le centre était mal parti… C'est alors qu'est arrivée l'ONG CESIL. Lors de mes derniers jours passés à Bogo, une fois qu'on revenait en moto avec Dovi, on était passés devant un panneau qui indiquait : "ONG CESIL, aide au financement de projets agricoles". Intéressé, j'avais demandé à Dovi de s'arrêter. C'était un tout petit bureau où on avait rencontré le responsable local de l'asso qui nous a expliqué que le CESIL est une association africaine qui s'occupe d'aider les projets agricoles à trouver des subventions. Il s'est montré très intéressé par notre projet de création du centre de formation agricole parce que c'est justement des projets de ce type qu'ils cherchaient à aider. Moi j'étais tout content, ça tombait à pic. Il a promis d'aller visiter le projet dans les jours qui suivent. Entre temps je suis rentré en France. Dans les semaines qui ont suivi, on a plus eu de nouvelles et je me suis dit que c'était tant pis. Et voilà que 6 mois plus tard, en octobre dernier, un membre du CESIL est finalement venu visiter le projet! Il a analysé la situation, a relevé les points positifs et les erreurs et a tout pris en main. Il a expliqué à Aube les choses qu'il aurait du faire avant tout, les démarches administratives et autres à faire avant de commencer un tel projet. En fait Aube, il est très bon pour ce qui est de la connaissance en agriculture biologique, mais il a un peu plus de mal au niveau de la gestion administrative et de la pédagogie avec les élèves. Donc le soutien du CESIL arrive à point. Ensemble ils ont entrepris de rédiger un dossier de présentation pour demander des subventions. C'est parfait, c'est tout ce qu'on attendait. Donc tout va pour le mieux? Pas encore, parce que maintenant, le CESIL nous réclame 300 euros pour la rédaction de ce dossier. Nous, cet argent, on ne l'a pas. Mais surtout, on trouve bizarre de devoir payer un dossier qu'on n'avait pas spécialement demandé et  qu'on n'a pas encore vu, et ça fait cher le dossier, surtout en Afrique. On estime que le CESIL pourrait se financer une fois les subventions obtenues et on en a marre de donner de l'argent sans savoir ce que ça devient. Donc voilà, on en est là. Je suis quand même content que le CESIL soit arrivé parce que Aube avait l'air d'avoir du mal à se débrouiller tout seul, mais pour l'instant on ne sait pas encore grand chose du CESIL. Bon, je me suis bien étendu sur le sujet, parce que je m'occupe de ça en ce moment. Mais on en est là et vous devez peut être vous demander pourquoi la note s'appelle "Chroniques Napolitaines".. Et bé, je vous le donne en cent, je vous le donne en mille… Me revoilà en Italie! Ca me plaisait bien quand même la vie à l'italienne. Mais cette fois, ça rigole plus, depuis une semaine, j'habite en plein Naples! Dans la capitale de la pizza et de la mafia… Et alors je peux vous dire que j'en aurais des choses à vous raconter sur Naples, c'est une ville vraiment incroyable, vivante, chaotique, … Des clichés la pizza et la mafia? Pas vraiment. Naples, c'est la ville où tout les clichés italiens sont vrais. La pizza, c'est là qu'elle est la meilleure au monde et je peux vous dire que c'est vrai qu'elle est trop bonne la pizza ici, et on n'en vend partout partout partout, il n'y a pratiquement que ça. Ou alors quand ce n'est pas ça, c'est le marchand de pâtes en tout genre. Dans la moindre épicerie, le rayon pâtes occupe la moitié du magasin. Et la mafia alors? Et bé elle est bien présente aussi, mais c'est pas forcément comme on pense. Je vous rassure, je ne vis pas sous les fusillades entre gangs rivaux. La présence de la mafia on la remarque plutôt avec les montagnes de déchets qui encombrent les rues. Et oui, parce que c'est la mafia qui gère le ramassage de déchets de la ville! Et pour se faire le maximum d'argent, ils gèrent ça n'importe comment. Sûrement pour une sombre histoire d'argent ils se sont opposés à la construction d'un nouvel incinérateur et du coup il n'y a plus de place dans les décharges. Et les déchets s'accumulent. Ou alors ils y vont sans scrupules et vont enterrer les déchets toxiques dans les champs, il y a plein d'exemple du genre. Mais Naples, ce n'est pas que la pizza et la mafia, loin de là, c'est les ruelles étroites parsemées d'églises monumentales tous les 10 mètres, c'est le linge aux fenêtres, c'est les vespas à toute berzingue qui slaloment entre les passants dans les ruelles, c'est les mammas italiennes qui se crient dessus d'une fenêtre à l'autre au dessus de la rue, c'est tout les stands dans la rue, une petite impression d'Afrique avec toute cette vie dans la rue, c'est le soleil, c'est la vue magnifique sur le Vésuve et la Baie de Naples, c'est des milliers de détails qui font de cette ville une cité vraiment unique... On dit souvent qu’avec Naples, il n’y a pas de demi-mesure : soit on la deteste, soit on l’adore. Et moi, depuis une semaine que je la découvre, après la surprise, après le choc, et bien je peux vous dire que j'adore!

19:05 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (0)