Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/12/2006

Napoli...

A Naples les "scugnizzo" sont toujours là. Vous savez ces enfants des rues, type gavroche, qui ont réussi à chasser les Allemands pendant la guerre. Sauf que maintenant il n'y a plus la guerre, alors ils faut bien qu'ils s'occupent autrement. Et puis c'est pas vraiment des enfants des rues parce qu'ils ont une maison et des parents mais le fait est qu'ils sont toujours dans la rue, complètement libres de faire ce qu'ils veulent.

Dans les ruelles, on peut voir passer des gamins sur des minis motos cross à toute vitesse, ou alors à deux sur des petits quads, en train de balancer de la mousse à raser sur les passants. C'est le cadeau de noël en vogue en ce moment, le quad, et tout ça bien évidemment sans casque. Je n'ai pas vu un seul conducteur de scooter avec un casque. C'est pas assez à la mode.

Ils sont vraiment adorables ses petits bambins…

La ville retentit quotidiennement de bruits d'explosion. Des représailles entre gangs? Non, ce sont juste des enfants qui balancent des pétards dans la rue à longueur de journée. C'est devenu un bruit quotidien. Ca ne perturbe personne. Et même, les enfants font ça machinalement, en marchant, allumant un pétard tous les 10 mètres et le lançant tout en continuant à parler avec les copains, sans même se retourner pour voir l'effet de l'explosion sur les passants. Et ils ont l'esprit d'entreprise ces petits gamins des rues puisqu'il y en a même qui se sont montés des petits stands dans la rue pour vendre ces fameux pétards. Ils se font leur petit stand en suivant l'exemple de papa qui vend les cigarettes ou autres marchandises de contrebande à côté. Il y en a d'autre déguisés en père Noël avec une fausse barbe qui jouent de l'accordéon avec un petit air triste. C'est des scènes dignes des photos de Doisneau du Paris des années 50. En soirée, on les voit sortir tout équipé en footballeur avec le short, les grandes chaussettes et les chaussures à crampons. Mais où vont-ils jouer puisqu'il n'y a ni stade ni parc dans le centre de Naples. Le terrain favori c'est les placettes coincées entre la rue et le fronton des églises. Et où est le but? C'est la porte de l'église… Le fameux Duomo, la cathédrale de Naples, leur procure ainsi un bon terrain de foot. Le seul problème est que la porte en bois rebondit un peu trop et après un bon shoot la balle rebondit aussitôt dans la rue et les voitures qui passent à toute vitesse doivent freiner en catastrophe. Ou alors avec un peu de chance ça rebondit sur la carrosserie de la voiture et le ballon revient sur le terrain ce qui permet de faire une bonne reprise de volée…medium_foot.jpg

 Napoli c'est aussi les familles qui vivent dans la rue. Tout le monde a une maison mais ce qui vivent au rez-de-chaussée vivent tout le temps avec la porte ouverte et installent des chaises dans la rue. C'est assez sympathique et ça permet de bien connaître le quotidien d'une famille napolitaine. Si vous passez dans la rue vers midi, vous entendrez la musique à fond, et si vous jetez un œil vous verrez la ménagère qui chante à tue tête tout en faisant le ménage. En bas de chez moi il y a justement une famille typique. Il y a du monde tout le temps avec plein de grands garçons qui ne font rien de la journée si ce n'est regarder la télé ou aller faire un tour en scooter. Souvent ça crie, ça hurle : ce n'est rien, ils sont juste en train d'organiser un combat de chien, ou alors il y a un léger désaccord sur la cuisson des pâtes…En fait ça permet de voir un autre aspect de la vie de la famille napolitaine. J'avais eu un premier aperçu cet été sur la plage, avec tous leurs déchets. Et bien que je me rassure, ce n'était pas en geste de protestation qu'ils laissaient tous leurs détritus sur la plage de Legambiente. Ils font pareil chez eux. Ce qui fait que bien que la rue soit une impasse et donc qu'il n'y ait pas de passants, devant chez eux c'est jonché de gobelets en plastique. Et quand il y a quelque chose de cassé ou qui ne leur plaît plus chez eux, le réflexe naturel : on le jette dans la rue! Peut être en espérant que la pluie l'emporte ailleurs. Sauf que le sèche linge dont ils se sont débarrassés il y a deux semaines, il va falloir un déluge pour l'emporter, ou alors attendre qu'il se biodégrade. J'ai l'impression que les Napolitains donnent toute leur confiance au processus de biodégradation…

Il est à noter que cette famille napolitaine est un peu plus calme depuis quelques jours. Cette petite baisse de moral est peut être liée à cette intervention musclée de la police qui est arrivée avec plusieurs fourgonnettes blindées, a bloqué la ruelle et dont les escouades de policiers armés de mitraillettes et équipés de gilets pare-balles sont entrés dans la maison de cette charmante famille, et en on extrait le père, sous les cris de protestation de tout le voisinage. Ce bon père de famille se révèle être en fait un des petits chefs locaux de la mafia du quartier…En passant, les policiers ont arraché une caméra qui était dissimulée dans un petit autel dédié à la vierge Marie qui était suspendu sur le mur en face et qui permettait de surveiller les passages dans la ruelle… Scène du quotidien quoi…

Enfin un dernier mot sur Noël quand même. Parce que Naples, je ne sais pas si vous le savez, mais c'est un des plus grands centres mondiaux de construction de crèche et de santons. Et donc juste avant Noël, il faut imaginer l'ambiance dans les ruelles, il y a des vendeurs de crèche partout, mais alors partout. Dans certaines ruelles, on a l'impression de marcher à l'intérieur d'une crèche géante. Et puis ici, les crèches, c'est pas de la blague. C'est des structures de liège qui peuvent faire jusqu'à deux mètres de hauteur avec des lumières, des ampoules pour imiter le feu de bois, des mini cascades avec de la vraie eau qui coule et sur certaines, on a en option l'effet fumée! Et puis à l'intérieur, évidemment il y a le petit Jésus avec Joseph et Marie, l'âne, le bœuf, les rois mages, mais ça ne s'arrête pas là! II y a aussi le berger, les paysans, et toutes les professions imaginables : le boulanger qui fait son pain, la lavandière qui repasse le linge, la maréchal-ferrant, l'avocat, la marchande de fleurs, le boucher qui coupe la viande, l'affûteur de couteaux qui affûte, le bûcheron qui bûcheronne, et évidemment le pizzaiolo qui enfourne la pizza. Et alors sachant que tout ça est animé, vous pouvez imaginer le chaos dans la crèche, avec tout le monde qui coupe, qui taille, qui lave, qui enfourne, Joseph et Marie qui se prosternent, le berceau de Jésus qui se balance et au-dessus de tout ça les anges qui se balancent comme un diablotin sorti de sa boîte…medium_creche.jpg

 

Et c'est pas fini, parce que la crèche est un lieu d'expression. Il est fréquent de rajouter des vrais personnages. Généralement parmi les santons, on peut ainsi trouver un mini Berlusconi ou un mini Romano Prodi, ou d'autres ministres, selon ses sensibilités politiques. Et puis des footballeurs aussi, par exemple Cannavaro qui brandit son ballon d'or, et même, même, l'événement de 2006… vous ne devinez pas? Et si, bien sûr : Zidane en train de donner son coup de tête à Materazzi. Ils sont quand même trop fort ces napolitains…

 

 

  medium_zidane.jpg               

medium_zidane2.jpg

17:06 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

J'ai hate d'y être mon p'tit Youri... On Va leur parler d'environnement a tous ces cafone!!!!

Écrit par : seb | 17/12/2006

Les commentaires sont fermés.