30/04/2009
Notre-Dame des Poules
Des madones autour du Vésuve, il n'y en a pas une mais sept! Sept madones qui se fêtent les unes après les autres avec chacune sa spécialité. Par exemple une semaine après la Madonna dell'Arco, je suis allé à Pagani fêter la Madonna delle Galline (Notre-Dame des Poules) Elle aussi elle a son petit miracle. Au seizième siècle, un fermier avait laissé ses poules en liberté dans un champ et alors qu'elle grattait le sol à la recherche de grains oubliés ou de petits vers, une des poules aurait découvert des soins d'un tableau. Une fois déterré le tableau on s'aperçut qu'il s'agissait d'un tableau de la Vierge Marie, précisément celui du village d'à côté qui avait été emporté lors d'une coulée de boue quelques années auparavant. Miracle! Toute cette scène se passait une semaine après Pâques c'est pourquoi depuis cette date, à cette époque précise de l'année, on fête Notre Dame des Poules. Et c'est vraiment une belle fête. Dans les cours des maisons, les habitants installent des scènes champêtres avec de la paille, des branches de citronniers avec leurs citrons, des outils agricoles et des corbeilles de fruit set légumes de saison, ainsi que les instruments de musique de la tammuriata (le tambourin, les castagnettes et d'autres instruments bizarres typiques de la région que Jérôme connaît bien puisque à chaque Noël je lui en offre un. Et au centre de la scène trône l'image de la Vierge Marie avec en dessous quelques belles poules bien grasses se baladent tranquilles au pied de leur maîtresse. Ces scènes s'appellent des "toselli" et chacun rivalise d'imagination pour faire le plus beau du village. Et le plus beau dans tout ça c'est que les habitants installent leur cuisine à côté et offrent à manger et à boire à tout le monde. Au début on a du mal à y croire, mais si! Les pâtes à la bolognaise, les saucisses, les artichauts, mangez mangez, c'est gratuit, c'est pour tout le monde!! La tradition veut que ceux qui font les toselli sont des hommes qui ont péché (qui ont fait des bêtises quoi) et pour se racheter ils ont décidé de se dédier à la Notre Dame des Poules, et pour leur montrer leur amour il lui construise le plus beau tosello qui soit. Et c'est vrai qu'il y en a qui sont impressionnants. Certains sont sous terre, on descend dans un petit tunnel et on se retrouve comme dans une crèche napolitaine mais grandeur nature, avec une simulation d'une ferme du siècle passé. D'autres tendent de grandes étoffes dorées dans leur garage, écrivent des poèmes, créent de véritables autels, même le club des anciens fait son tosello. Et en plus de ça et de la nourriture gratuite, c'est que tout le village est en fête et partout on chante et dans la tammuriata. La Tammuriata, c'est la musique traditionnelle de la zone de Naples et ça se chante avec la tammura (le tambourin). Cela se joue sur un rythme assez lent et saccadé et les danseurs s'accompagnent avec les castagnettes. Et en l'hommeur de Notre Dame des Poules. Tout le monde, ainsi alors tout le monde a sorti sa tammora et ses castagnettes, petits et grands, les enfants comme les plus vieux, garçons ou filles, tout le monde a les castagnettes en main. Le plus étonnant c'est de voir tous ces ados habillés à la mode, qui discutent bruyamment en bande comme à leur habitude, mais tous avec leurs castagnettes à la main. Et des groupes se forment ça et là autour d'un joueur de tammora et tout le monde se met à danser. Tout ça dans une ambiance bon enfant. Les enfants se faufilent entre les gens avec un petit objet d'où pend une ficelle et qui imite le caquètement de la poule. La poule est vraiment à l'honneur ici. De temps en temps passe une procession avec la statue de la Madonna delle galline avec des poules bien vivantes qui restent au pied de la statue, comme enchantées. Et les gens continuent de danser, on se perd dans le village, on découvre par hasard de nouvelles cours avec des toselli et d'autres gens rassemblés qui dansent et rient.
Ca semble quand même assez peu religieux cette fête et pour cause. Derrière ce culte catholique rendu à Notre Dame des Poules se cache en fait des traditions beaucoup plus antiques et totalement païennes. Ce culte remonterait en fait à l'époque grèque, au cinquième siècle avant JC et cette célébration serait en fait en l'honneur de Demeter, la déesse de l'agriculture. Toutes ces fêtes qui se déroulent au début du printemps en l'honneur des Madonnes sont en fait des réminiscences des anciens cultes grecs pour célébrer le réveil de la nature. Jusqu'au rythme de la tammora qui s'inspire du rythme primordial qui était pratiqué pendant ces cérémonies. Et l'Eglise, qui n'arrivait pas à interdire ces fêtes païennes a préféré les assimiler en les transformant en fêtes chrétiennes. C'est un peu la même chose pour Noêl qui a pris la place de la fête du solstice d'hiver et de pâques qui a pris la place de la fête du printemps. En tout cas ça fait de belles fêtes. Il y a 7 madones donc après la madonna dell'Arco et la madonna delle galline il en reste encore 5. Ce week end par exemple on fête la madonna del Castello. Mais là ça va être plus dur. Il s'agit d'un pèlerinage en haut du Mont Somma, sur les pentes du Vésuve. Il faut monter les 1000 m de dénivelé à pied et c'est en haut qu'on fait la fête et qu'on danse. Avec départ à l'aube et retour au crépuscule. Faut voir…
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14/04/2009
La Madonna dell'Arco
Après Pâques, c'est le lundi de Pâques! Et le lundi de Pâques, tout le monde part à la campagne ou à la mer ou dans n'importe quel petit endroit de nature pour faire le pique nique. Ca je l'avais découvert quand je suis arrivé en Italie pour faire le volontaire à Paestum. On s'occupait d'une petite pinède au bord de la plage. C'était un endroit tout tranquille mais ce jour là on avait vu débarquer des hordes de familles napolitaines joyeuses et bruyantes avec leurs kilos de provisions et s'installer par centaine dans le malheureux petit bois. Et repartir en laissant derrière eux des montagnes de déchets éparpillés un peu partout. Vive l'excursion en nature! Ces hordes de pique-niqueurs sont tellement dévastatrices que l'unique grand parc de Naples, le parc de Capodimonte est justement fermé ce jour là, pour éviter le désastre… Il leur faut donc aller faire le pique nique plus loin et c'est comme ça qu'ils se retrouvent à Paestum.
Mais cette année j'ai découvert qu'il n'y a pas que le pique nique le lundi de Pâques. Il y a aussi le pèlerinage de la Madonna dell'Arco. J'ai découvert tout un pan de la tradition napolitaine. En effet, régulièrement dans la rue, souvent le dimanche matin, on voit passer des fanfares accompagnées de gens tout de blanc vêtus qui portent d'immenses drapeaux représentant la vierge. Ces drapeaux sont fixés à une ceinture sur la taille et ils font osciller ces bannières au son de la musique. Parfois le groupe trimballe même une énorme structure de bois et papier-mâché, toujours représentant la vierge et portée par une équipe de 8 costauds. Et autour du groupe il y a des enfants avec des sacoches qui vont solliciter les offrandes des passants. Je m'étais habitué à voir passer ces groupes arpenter le quartier le dimanche matin, parfois on en voyait même deux ou trois se suivre ou se croiser. Je pensais que c'était pour récupérer de l'argent pour leur association culturelle. Et bien non! C'est pour le pèlerinage de la Madonna dell'Arco. Et le pèlerinage c'est le lundi de Pâques.
Mais qui est cette Madonna dell'Arco, cette "Vierge de l'Arche"? Et de quelle arche s'agit-il. Remontons dans le temps. Nous sommes en 1450. A cette époque le Lundi de Pâques, les napolitains avaient déjà l'habitude d'aller passer la journée à la campagne alentour pour faire le pique nique et se détendre. Ils allaient par exemple dans les vergers au pied du Vésuve, vers Sant'Anastasia. Là se trouvait les ruines d'un ancien aqueduc romain et sous une de ses arches se trouvait une vieille peinture dédiée à la vierge. Près de là, se trouvait un groupe de jeunes gens qui jouait à "pallamaglia", un genre de jeu de croquet avec des balles en bois et des maillets; le but était d'envoyer la balle le plus loin possible. Un des jeunes prépare son coup avec soin, il tape la balle de toutes ses forces, son lancer va sûrement dépasser tous les autres . Mais Bing! En plein dans la Vierge. Il a mal visé et son tir a buté en plein sur l'arche avec l'icône de la Vierge. Du coup le jeune s'énerve contre cette peinture qui lui a bloqué son magnifique tir. Et là, miracle!!, la joue de la vierge qui a reçu la balle, se met à saigner… Les gens alentour accourent en criant au miracle et ils se jettent sur le jeune qui a osé et lancer sa balle sur le visage de la sainte vierge, et l'insulter; ils l'auraient massacré si n'était arrivé le comte de Sarno, justicier de la zone. Il libéra le jeune de la foule en furie, s'enquit des faits, et devant l'horreur du méfait (une balle contre une peinture), le condamna à la pendaison! Pour la joie de tout le monde, sauf du pauvre jeune homme en évidemment.. Quoi qu'il en soit, les gens, à la nouvelles du miracle de la joue qui saigne, accoururent par centaines. Et voilà comment naquit le pèlerinage.
Et ça ne s'arrête pas là!! Nous voici un siècle plus tard, en 1589. Le pèlerinage est désormais devenu un grand événement, chaque lundi de Pâques les gens viennent en nombre pour prier la Madonna miraculeuse. Et voici Aurelia del Prete qui vient remercier la Madonna pour la guérison de son mari qui avait une maladie aux yeux. Comme c'est la tradition, elle a apporté avec elle un ex-voto qui représente la partie soignée, c'est à dire les yeux. Elle a aussi un porcelet qu'elle a acheté à la foire qui désormais se tient en même temps que le pèlerinage pour profiter de cet afflux soudain de population. Mais il y a beaucoup de monde qui fait la queue pour voir la Madonna et dans la confusion son porcelet s'échappe entre les jambes de la foule. De rage elle jette à terre son ex-voto et le piétine en maudissant la vierge. Son mari la prie de se calmer, d'arrêter ces maudits pieds qui piétine le saint visage et lui prédit la perte de ses pieds. Et… Miracle!! Un an après le jour du Vendredi Saint, la femme piétineuse perd ses pieds qui se détachent sans douleur et sans une goutte de sang. D'abord un pied et le lendemain l'autre… Et du coup, avec ce nouveau miracle, de nouveaux pèlerins accourent. Le miracle a un tel succès que l'on construit une nouvelle église où on expose les pieds de la malheureuse. Et ce pèlerinage a finit par devenir le plus célèbre de la région de Naples et est devenu une véritable tradition. Dans chaque quartier de Naples il y a des associations pour la Madonna dell'Arco. Tout un rituel s'est formé autour de ce pèlerinage. Durant les mois qui précèdent, on construit un genre de char avec l'effigie de la Madonna, les jeunes s'exercent à porter la bannière et à la faire onduler en rythme, on recueille de l'argent pour la Madonna. Le jour du pèlerinage tous ces groupes partent très tôt de Naples et se rendent à pied à Madonna dell'Arco qui se trouve à une dizaine de kilomètres. Certains vont pieds nus, beaucoup en chaussettes. Arrivés devant l'église il y a un monde incroyable. Il y a des centaine de mètre de queue pour entrer dans l'église, on voit cette multitude d'étendards, de drapeaux qui patiente. Ils ont agrafés sur les drapeaux l'argent recueilli pour la Madonna et on peut voir sur certains une belle collection de billets de 100 et 50 euros. Il y a le concours à qui a construit le plus gros char. Les porteurs font danser ces énormes structures au son de la musique. Certains sont assez kitsch avec la représentation d'une grotte et d'un gazon fleuri au centre duquel se trouve la vierge, ou même la figure du pape au milieu d'une multitude de saints. Mais ce char était tellement gros qu'il ne sont pas réussis à le faire rentrer dans l'église. Quand enfin les pèlerins arrivent au seuil de l'église, ils s'agenouillent et font la dernière partie à genoux. Certains chantent, font un ode à la vierge, d'autres pleurent, c'est un moment de forte émotion. Il y a une file de volontaires de la Croix Rouge au cas où certains s'évanouissent ou entrent en transe. Et autour de ça, c'est la foire! Il y a les stands de bonbons, de bibelots, de vêtements, il y a à manger, il y a pleins de vendeurs ambulants de tout et n'importe quoi. Sur la place devant l'église, il y en a qui dansent les tammuriate, les danses traditionnelles au son du tambour, dans une ambiance joyeuse, très diverse de la ferveur patiente des pèlerins qui font la queue un peu plus loin pour entrer dans l'église. Et derrière l'église, il y a "Arcolandia"! Le parc d'attraction de la Madonna dell'Arco!! Avec des manège et des montagnes russes… Bref, c'est très éclectique mais ça plait vu le monde.
Et si vous en voulez encore, il y a des publicités un peu partout pour un autre pèlerinage : le 17 mai, allez donc voir Mamma Natuzza Evolo! Elle vous attend, si si! En plus c'est un pèlerinage low cost , seulement 50 euros ( 50% payables à la réservation et ATTENTION, l'avance ne sera en aucun cas rembourséee!) C'est à Vibo Valentia en Calabre. Mammà Natuzza est "la plus grande et charismatique personnalité mystique vivante" Elle est surnomée "la radio qui transmet depuis la dimension de l'éternel". C'est une dame simple de maintenant 85 ans mais qui a la particularité de communiquer avec un ange gardien qui a l'apparence d'un enfant de 8 ans et de temps en temps elle à des sueurs mystérieuses et des stigmates qui se transforment en hémigraphie. J'explique pour les incultes qui ne savent pas ce que sont les hémigraphies. Si vous appliquez un mouchoir blanc sur Mamma Natuzza quand elle a ses sueurs de sang , vous avez des textes de prières en diverses langues qui s'impriment avec le sang. Mais ça dépend des fois ce sont des portraits de la vierge.. Je sens qu'il y a des sceptiques parmi vous mais pourtant je n'invente rien. Toutes ces informations proviennent du site officiel www.fondazionenatuzza.it
Et je pourrais vous parler du très célèbre Padre Pio. Si vous venez à Naples vous verrez son effigie partout. Il est mort dans les années soixante et lui aussi il avait des stigmates. Il a fait quelques miracles mais tout le monde s'accorde pour dire que son miracle le plus grand c'est d'avoir suscité un pèlerinage énorme (le plus grand d'Italie) dans le village où il a vécu, San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles. Grâce à l'afflux constant de pèlerins du monde entier, le village est devenu en quelques décennies le plus riche de toute la région…
14:40 Publié dans Naples | Lien permanent | Commentaires (0)
07/04/2009
je vaque (à)
Et si je parlais de moi un peu. C'est bien joli toutes ces infos storico-socio-bordelo-culturelles que je vous envoie sur les traditions napolitaines mais vous vous demandez peut être ce que je fabrique là-bas. Est-ce que je passe mon temps à errer dans les ruelles à observer, un peu moqueur, les Napolitains vaquer à leurs occupations? Ou alors peut être est-ce moi qui vaque. Et bien oui je l'avoue, je vaque. Mais a quoi vaquè-je? Et bé je vaque à plein de choses. Tout d'abord je passe beaucoup de temps quotidiennement à expliquer pourquoi je suis là. A chaque nouvelle personne que je rencontre il faut que je fasse un exposé détaillé de ma vie et des raisons de ma présence ici. Exemple type de conversation
_"Eh tu as un accent, tu n'es pas d'ici, tu viens d'où?
_De la france.
_Ah la france, c'est beau la France!! Et de quelle région?
_La Normandie.
_Ah la Normandie!! C'est très beau la Normandie. j'ai un cousin qui a fait un voyage en Normandie!
_C'est bien. je suis content pour lui..
_Il a vu les chateaux de la Loire.
_Ah ce n'est pas en Normandie ça...
_Mais au fait "Youri", ce n'est pas un nom français?
_Non je suis d'origine ukrainienne.
_Ton père est ukrainien?
_Non c'est mes Grands parents.
_Ah, moi aussi j'ai un ami ukrainien.
_C'est bien mais moi je parle pas ukrainien, en fait je connais pas grand chose de l'Ukraine, je suis français.
_Ah oui tu es français, mais comment ça se fait que tu es à Naples,
_je suis venu faire le SVE.
_le SVE?
_le service volontaire européen.
_Le service militaire?
_Non c'est un genre de service civil. Mais maintenant j'ai fini.
_tu es étudiant alors.
_non, non je travaille, je fais des trucs..." et il faut que je commence à énumérer toutes mes activités/boulot.
Et bé oui parce que j'ai plein d'activités. Je donne des cours de français par exemple. Des cours pour adulte. On découvre ensemble la complexité de la langue française. C'est là que je me rends compte que le français c'est quand même bien mystérieux des fois. Mais ça on ne s'en rend compte que quand il faut l'expliquer aux autres. Pourquoi pour dire 90 on dit quatre vingt dix. pourquoi on dit je veux UNE voiture, mais je ne veux pas DE voiture. pourquoi on utilise est-ce que (qui en soit ne veut rien dire) pour faire une question. je dois les rassurer quand ils voient "qu'est-ce que c'est" C'est vrai qu'on ne se rend pas compte nous , on est habitué mais ça impressione les novices cette expression. toutes ces lettres pour faire le son keskecé. Je dois expliquer que nous les français on aime les choses compliquées, on aime bien rajouter des lettres pour faire joli par exemple "eau" juste pour faire le son "o" ou des lettres qui ne se prononcent pas à la fin que é on peut l'écrire haie. et puis je leur fait écouter des chansons : les champs élysées, brassens
Et puis j'enseigne aussi à une classe de CM2. le projet s'appelle "S'amuser en français" alors on s'amuse. j'amène la guitare et je leur chante toutes les chansonnettes que j'ai apprises quand j'étais en primaire, je les fais jouer au jeu du facteur, j'invente des super jeux passionants; du type on se met en ronde. Un enfant a une balle et dois la lancer à quelqu'un et dire comment tu t'appelles et l'autre répond, je m'appelle... C'est débile mais ils adorent. Ou alors je leur dit en français : mettez vous par groupe de... quatre. Tout le monde cours dans tous les sens pour se mettre en groupe, quand il en manque un pour faire le nombre ils se battent pour prendre un élève dans le groupe à côté, et le groupe qui s'est fait piqué un élément arrache un élève à un autre groupe, ça ne finit jamais...
Mais à part ces cours de français très professionels, je fait surtout des cours d'éducation environnementale, qui est un défi que je m'étais donné. Je vais dans les collège et les lycées parler du problème des déchets. Et là je me sen sbien utile car les élèves ne sont au courant de rien mais par contre ils sont bien intéressés par ce que je leur raconte. je leur demande pourquoi l'année dernière la ville s'est retrouvée sous les déchets. euh... Je leur parle de pleins de thèmes. On m'envoie dans les quartiers de banlieue. je me suis retrouvé dans un lycée en plein coeur du quartier de Scampia, qui est réputé la zone la pire de Naples, c'est que se passent tous les traffics de drogue et c'est là où se déroule le fameux film Gomorra sur la mafia avec des barres d'immeubles trop bizarre. je m'attendais à avoir des élèves plutôt agités, mais en fait ce sont les professeurs qui m'ont donné du fil à retordre. Un prof est arrivé 5 minutes avant la fin de mon intervention et a commencé à m'accuser de faire de ldésinformation en faveur des incinérateurs. j'ai eu beau lui dire que j'avais parlé du problème avant qu'il arrive et vu qu'il était arrivé 5 minutes avant la fin c'était normal qu'il ne m'en ait pas entendu parlé, il n'arrêtait pas d'insister et de s'énerver et à la fin on s'est disputé devant les yeux ébahis des élèves... Mais en général ça se passe bien. dans une autre école je fais des laboratoires de recyclage et encore dans une autre un potager pédagogique
Et puis comme toutes ces activités, ce sont des projets payés à plus ou moins long terme, pour arrondir les fins de mois je continue à faire de temps en temps de faire le guide à "Napoli Sotterranea"
Et puis encore depuis quelques semaines j'ai trouvé un terrain pour faire un beau potager avec d'autres personnes et on va essayer de lancer une production de légumes biologiques en milieu urbain. Projet ambitieux mais possible car il y a plein de monde intéressé. ce terrain appartient à un boss de la mafia qui vient juste de sortir de prison mais il nous le laisse en usage. (il ne peut pas y construire parce qu'il est situé sur une zone protégée pour les oiseaux... et on dira ce qu'on voudra mais pour une fois, effectivement, loi est respectée)
Enfin voilà, comme vous voyez, je vaque. Ca vaque un peu dans tous les sens mais je vaque... Vive le vaquage!!
PS: voilà encore une des beautés de la langue française. regardez la définition de "vaquer
vaquer, verbe intransitif : cesser ses activités pour un certain temps
vaquer, verbe transitif : S'adonner à une activité. Ex: Vaquer à ses occupations
voilà donc un verbe qui quand il est intransitif veut dire exactement le contraire de ce qu'il signifie quand il est transitif! Et du coup ça ne veut plus rien dire ce que j'ai raconté!!... il m'en vient un "vaque à l'âme"...
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