04/12/2007
Retour à la maison
Après la Basilicate je suis retourné en Campanie. Plutot que de refaire la traversée des montagnes cette fois-ci j'ai pris le train jusqu'à Eboli et de là j'ai pédalé un peu pour arriver jusqu'à Paestum. Paestum, c'est un peu le retour à la maison puisque c'est là que j'ai passé les 7 mois de mon Service Volontaire Européen l'année dernière. De manière générale, pendant tout mon parcours en Campanie je me sentirais en terrain connu. Mon voyage en vélo prend donc une autre tournure : un peu moins l'aventure et plus de travail. Parce qu'ici j'ai un programme chargée d'intervention dans les écoles. Depuis le début de mon tour je n'avais fait que trois fois des animations dans les écoles. Et maintenant dans les deux semaines qui suivent je vais en faire près d'une dizaine. D'abord à Paestum, puis à Pontecagnano, une ville à une trentaine de kilomètres de Paestum et où je n'étais jamais allé. Et pour cause : Pontecagnano n'est pas particulièrement rèputée pour sa beauté car c'est une grosse cité dortoir de la banlieue d Salerne. Pourtant, là aussi je vais faire des découvertes. En plein milieu des immeubles Legambiente gère un parc éco-archéologique. Et qu'est ce que c'est un parc éco-archéologique? En fait en plein milieu de Pontecagnano se trouve les restes d'une ville antique etrusque. La surintendance a donc classé la zone inconstructible mais n'a pas d'argent pour commencer les fouilles ce qui fait que cela fait une zone de 80 hectares en friche. Legambiente a donc demandé la gestion de la zone et en attendant que débute les fouilles y a installé des jardins ouvriers qui rencontrent un vif succés auprès de la population. Evidemment les seules contraintes sont de ne pas bécher à plus de 30 cm de profondeur et de cultiver bio. Incroyable Legambiente, dans chaque ville où je passe, je découvre chaque fois des initiatives différentes.
Après Pontecagnano, je passe à Salerne où je fais une petite conférence, puis à Cava dei Tirreni où je fais mon animation avec la classe d'une amie. Cette classe c'est la troisième fois que je fais quelque chose avec eux, alors on se connait bien.Et mon activité d'éducation environnementale sur la problématique des transports tourne à la fete : je sors ma guitare pour leur chanter des chansons, on refait tous ensemble les jeux africains que je leur avais appris l'année dernière et à la fin les enfants courent tous derrière ma bicyclette. C'est la folie!
Mais au fait, est-ce que je vous ai expliqué comment se déroule cette fameuse animation que je fais dans les écoles? Pour commencer, quand c'est possible, j'arrive en direct avec le vélo et le chariot jusque dans la classe. Je peux vous dire que généralement ça fait de l'effet! Puis je me présente et raconte un peu ce que je suis en train de faire, et pourquoi : je suis un français qui voulait partir à la découverte de ce beau pays qu'est l'Italie, mais avant de partir je me suis demandé quel moyen de transport utliser pour faire ce beau voyage. Et je leur explique qu'après mure reflexion j'en suis arrivé à la conclusion que c'est le vélo le meilleur moyen de transport. Mais je voudrais qu'ils me confirment que j'ai fait le bon choix. Alors je leur propose de faire un jeu pour le savoir. Ce jeu, c'est "la gara dei trasporti" (la course des transports) Sur le tableau ou directement à terre, je dessine un parcours avec des cases, type jeu de l'oie. Puis je leur demande quels sont les différents moyens de transports dont on peut se servir pour se déplacer en ville : la voiture, le bus, la moto, le vélo sans oublier les pieds. De temps en temps ils me disent aussi les patins, le skate ou le cheval. Pourquoi pas. Je fais un pion pour chaque moyen de transport. Puis je leur demande de faire la liste de toutes les qualités que doit avoir un bon moyen de transport : rapide, confortable évidemment, mais aussi silencieux, peu dangereux, non-polluant, peu cher, non-encombrant. Enfin, pour chaque qualité, je leur demande de faire le classement entre tous les moyens de transport. Le premier a 5 points, le second 4 points, etc... Et comme òa petit à petit les moyens de transports avancent sur le parcours. Au début la voiture part fort avec les demandes sur la vitesse et le confort mais ensuite... Devinez qui finit premier à chaque fois? Je n'ai meme pas besoin de le dire, vous n'avez qu'à faire le jeu vous meme... En tout cas c'est un jeu qui plait bien aux enfants et je suis bien content parce que c'est moi qui l'ai inventé. A chaque fois ils se laissent porter par la course et quand le vélo finit par gagner (et bé oui parce que figurez vous que c'est le vélo qui gagne à chaque fois!) ils poussent des cris de joie..
Après Cava dei Tirreni j'ai continué le long de la Cote Amalfitaine. J'avais déjà parcouru cette route en voiture avec papa l'année dernière, (je pense que papa s'en souvient bien, en particulier des tournants) Cette route tortueuse, qui est un vrai calvaire pour les automobilistes, devient une merveille quand on est en vélo. Des panoramas à couper le souffle que l'on a tout le temps d'admirer depuis la bicyclette. Arrivé à Amalfi je suis accueilli une fois de plus par les volontaires Legambiente. Ici je suis logé dans une maison ancienne du centre historique, qui se révèle etre une ancienne fabrique à papier. Le fameux papier d'Amalfi. Amalfi était une des 4 république marine d'Italie et aux alentours de l'an mille ses marins parcouraient toute la mer Méditerranée. Lors de leurs échanges avec les arabes ils en ont rapporté le secret du papier. C'est exceptionnel d'etre logé en plein coeur de la vieille cité, avec les habitants qui vous racontent l'histoire de leur territoire. Legambiente m'offre meme quelques échantillons de ce fameux papier. Et ce n'est pas fini, j'ai droit à une dégustation de baba à la liqueur de citrons, la spécialité de la zone. Le lendemain je fais des animations dans les écoles et là encore j'ai droit à un bel accueil. Les enfants de primaire m'ont dessiné une belle fresque et les collègiens m'ont meme préparé un spectacle de danse! Je m'en souviendrai longtemps de l'accueil amalfitain.
Je continue le long de cette merveilleuse route cotière, dépasse Positano, tout aussi beau qu'Amalfi puis grimpe un peu et passe de l'autre coté de la péninsule. Voilà la baie de Naples! Mais vue d'un angle insolite, puisque je suis en face de Naples. Vu d'ici, le Vésuve a une silhouette différente de celle archie connue vue de Naples. je descends vers Sorrente. Ici aussi on cultive les citrons mais d'une autre manière qu'à Amalfi. Alors qu'à Amalfi les citronniers sont planté en terrasse du fait de la pente, à Sorrente les citroniers sont situés à l'intérieur d'énorme structures de perches en bois. En fait il y a une superpositions d'arbres fruittiers. En bas, les citroniers; au dessus avec de longs troncs, les oliviers; et encore au dessus d'autres arbres comme les cerisiers ou les noyers. Autour des arbres, comme un échaffaudage en bois sur lequel pousse s'enchevetre la vigne. Ce qui permet de multiplier les récoltes sur un meme espaces et donne ces immenses structures hautes de près de 10 m..
La ville de Soorente est située au sommet de falaises noires, hautes d'une centaine de mètres et qui plongent directement dans la mer. En plein milieu de la ville il y a un véritable gouffre dans lequel s'enfile une route qui conduit jusqu'au port. Il y a vraiment une concentrations de sites incroyables en Campanie. Je ne finis pas d'en découvrir.. De Sorrente je prends le ferry pour Capri. A Capri j'y reste deux jours au milieu d'un déluge sans fin. Il pleut, il pleut. La aussi je fais des interventions dans les écoles, une petite conférence aussi, puis repars toujours sous la pluie avec le ferry pour Naples, à Naples où l'on va tenter à l'occasion de mon passage de faire une petite vélorution...
02:00 Publié dans Tour d'Italie | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bon retour à Naples !!! tu es rentré juste à temps car ça y est l'hiver est arrivé !!!!... je n'ai pas vu ton vélo, dommage !...
Comment les napolitains t'ont ils accueillis ??? J'espère qu'ils ont applaudi !
Écrit par : laure. | 17/12/2007
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