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30/10/2007

Et alors, ça pédale en octobre?

Désolé, pas de nouvelles depuis un moment. Je vous avais laissé dans les Marches et me voilà à ... regardez la carte et vous le saurez. Je suis loin, très loin dans le sud. J'ai un paquet de choses à raconter mais si je n'abrège pas un peu, je ne rattrapperez jamais mon retard dans les commentaires et vous aurez le compte rendu de mon arrivée l'année prochaine... Pour résumer : depuis Macerata, j'ai fait un grand bond avec le train, et je me suis retrouvé à Bari, 500 km plus au sud. J'ai pédalé encore un petit peu pour arriver un petit plus au sud, à Mola di Bari, une petite ville sympatique sur la cote, où j'ai été accueilli par l'asso Legambiente locale qui venait de se créer. D'ailleurs l'organisation de mon accueil était leur première activité. Et ils on faiut les choses à la grande. Conférence en présence du maire et d'une cinquantaine de personnes, avec des affiches partout dans la ville "Giro del Cigno, conférence de Youri Sawtschuk". Et le lendemain, j'ai passé toute la mattinée dans les écoles, à faire des animations avec une bonne centaine d'élèves du primaire, et au moins autant du collège. J'ai été accueilli dans un agriturismo somptueux au milieu des oliviers centenaires et j'ai eu droit à un festin, avec de mozzarella. Vive le retour dans le sud!

Ensuite, je suis parti à travers la campagne des Pouilles, à travers ces plaines et ces collines recouvertes à pertes de vue d'oliviers énormes, monstrueux! Je n'ai jamais vu ça! Tous centenaires, bi-centenaires, si ce n'est tri-centenaire. Et des murets de pierre le long des petites routes désertes. Ca dépayse les Pouilles. Tous les 10 ou 15 kilomètres, un gros bourg aux maisons blanches avec son gros chateau normand ( et oui, on retourne dans le sud, où les normands font partie de l'histoire..). J'ai traversé une zone trop étrange, avec des maisons de lutins partout : des petites cabanes de pierre avec le toit pointu. Les trulli ça s'appelle. Y'a des trulli partout. pendant trente km, il n'y a que ça. dans chaque champ un petit trullo. Et meme un village entier de trulli, Alberobello!

Toujours plus au sud, toujours plus d'oliviers. Je suis arrivé dans une immense plaine, dans les environs de Tarante. Plat, mais plat, comme le plateau du Vexin. C'est normal c'est du terrain calcaire. Et toujours à perte de vue, cette foret d'olivier. J'ai suivi une longue piste de terre rouge, rectiligne, au mileiu de ces arbres éparses. On se croirait au milieu de la savane. C'est vraiment l'impression que ça m'a fait. Après une demi heure de piste, je suis arrivé dans un endroit que j'attendais de voir avec impatience : Urupia! Un écovillage, un vrai. Et ça m'a tellement plu que j''y suis resté 2 semaines à aider à travailler au potager, à la récolte des olives. Vraiment une belle expérience, mais il y a trop à dire là dessus, j'espère avoir le temps de vous en parler plus en détail une autre fois.

Si je me susi arreté aussi longtemps, c'est aussi à cause du mauvais temps. Un froid sibérien a dévalé des Alpes Slovènes, s'est engouffré le lond de l'Adriatique et a débarqué directement sur les Pouilles. Il faisait trop froid! Aussi j'étais bien content de pouvoir repousser un peu le départ et les nuits sous la tente. Au bout de deux semaines à Urupia, je commençais à bien m'y plaire mais je risquais d'oublier que j'étais en voyage. Alors je suis reparti. Direction la pointe de la botte, Reggio Calabria. Mais c'est pas si proche le talon de la pointe. J'ai eu la surprise de voir un panneau Reggio C. : 450km. Et j'avais trois jours et demi pour arriver, ça fait une peu juste. Alors j'ai fait des petits sauts en train. Mais j'ai quand meme pedalé sec, j'ai bien du faire 300 km sur les 450 totaux. Vélo jusqu'à Tarante, puis train jusqu'à Metaponte. Le temps était toujours maussade, je serais bien allé plus loin en train mais après le train n'acceptait plus les vélos. Metaponte, c'est une ville antique ça. J'ai suivi la cote sud de la Calabre, le long de la mer ionienne, et cette zone fait partie de la Magna Grecia, c'est plein de villes grecques fondées vers le VIIIème siècle av JC. A Metaponte, y'avait pas grand chose à part une ou deux colonnes derrière le portail fermé, et un couple de touristes français avec leur caravane. Ils avaient la meme carte Michelin que moi et sur la carte, ils avaient vu le meme symbole (une colonne en ruine) qui indique ruines antiques. Sous la pluie, ils m'ont invités à prendre un verre dans leur caravane. Puis j'ai continué, sous un ciel maussade. Un temps trop bizarre. Des jours entiers de ciel gris, mais il ne faisait plus froid. Au contraire, il faisait meme chaud. Jusqu'à 30° par moment. Et un vent étrange, du genre qui annonce les gros orages, mais l'orage ne venait pas. Et une brume.. Je ne voyais meme pas les montagnes que je longeais.

J'ai continué le long de la route cotiere. Sur de longues portions elle a été transformé en autoroute, sans autre alternative. Trop dangereux. Quand meme, au bout d'un moment, ils ont pensé a mettre une route de service. La cote dvient un peu plus belle. C'est completement desert. C'est hors saison, y a personne. Et meme durant l'été, doit pas y avoir grand monde. On est sur le revers de l'Italie ici, ça fait un peu bout du monde par endroit. Et miracle! Des morceaux de cote non urbanisés. C'est assez rare pour etre noté. Tout le mérite en revient à la voie ferrée qui court le long de la plage et en bloque l'accès. Vive le train!

J'arrive à Sybaris. Ca m'est familier comme nom. Et pour cause. Ce sont eux qui ont fondé Paestum. Je susi aux origines des origines. Sybaris, cité grecque fondée en 750 av JC, était tellement riche qu'elle avait créé elle meme d'autres cités, dont Paestum. Elle a fini par susciter les jalousies des villes voisines et a été détruite complètement par Crotone en 510 av JC. Je trouve ça trop fort de l'histoire aussi antique! Et les crotoniates étaient si jaloux qu'ils ont détournés le cours du fleuve pour ensevelir Sybaris et la faire disparaitre à jamais. Et en effet il n'en reste pas grand chose, si ce n'est une immense rue pavée, très large, quasi la première autoroute antique... Après Sybaris, je prends le train jusqu'à Crotone. Je descends du train un peu avant Crotone pour pédaler un peu. Toujours ce ciel gris, pire qu'en Normandie, et des grands champs labourés. Ici on cultive le fenouil. Ca laisse réveur... La première impression de Crotone est très bof, tout industriel. Je reprends le train ici. Mais il faut que j'attende 2 heures. Alors je vais refaire un tour à Crotone pour patienter. Cette fois, je grimpe dans la ville antique. Et là complètement différent, c'est trop mignon. Comme quoi une ville, ça ne se découvre pas si facilement. Dommage que je ne puisse pas m'attarder dans la zone.

Dans le train, je retrouve le meme controleur de la veille, qui m'avait déposé à seulement 20 km d'ici. Je suis grillé. Je vais passer pour un gros fénéant. Il faut encore que je le convaincque (c'est bon la conjugaison?) de faire monter mon chariot, il rale un peu pour la forme, mais ca passe. Le train me dépose à Catanzaro Lido. Reggio Calabria 184 km. Allez un petit effort! Il me reste un jour et demi. Et je roule, roule. le long de cette cote ennuyeuse. C'est gris, il y a la brume. C'est pas trop construit, mais le peu qu'il y a suffit à enlaidir. Les montagnes doivent etre belles mais je ne les vois pas. Heureusement il y a les orangers, et les mandariniers. C'est la pleine saison et je mange plein de mandarines directement cueillies sur l'arbre. Y a des avantages à voyager en octobre quand meme.

Et voilà, dimanche 28 octobre au soir, j'arrive à 10 km de Reggio Calabria. Mission accomplie. Le lendemain j'ai rendez-vous à Catania, en Sicile. Je prendrai le ferry. La Sicile devrait etre juste en face, mais je ne la vois pas. On dirait qu'elle est entourée d'un énorme nuage noir. Et toujours cette chaleur, et ce vent. Quel temps étrange. On dirait qu'il se prépare quelque chose mais ça ne vient pas...

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