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10/09/2007

Où y a Genes, y a pas d'vélos

Je me suis vraiment plu à Riomaggiore et je serais bien resté un peu plus mais je suis attendu à Genes. Donc le 31 aout au matin, je reprends ma bicyclette. Le problème, c'est que Riomaggiore en vélo on peut peut-etre y arriver, avec un peu de courage, mais pour en sortir c'est une autre histoire, surtout avec une remorque, parce que la route est trop, trop pentue. Heureusement il y a le train. Comme ça j'ai passé toute la zone des Cinq Terres et je suis arrivé à Sestri Levante. Après une grosse pluie je suis parti sur la route le long de la cote. La cote est belle ici aussi. Je suis dans la baie de Rapallo. Rapallo est une jolie petite ville au pied des montagnes. Je suis desormais dans le coeur de la Ligurie. La particularité des maisons est qu'elles sont toutes peintes avec des trompes-l'oeil qui simulent des colonnes, des stucs. Les maisons sont de toutes les couleurs pastel et ont les volets verts. Et ici, on mange la foccacia, un type de pain à l'huile d'olive. Après Rapallo, voilà une belle montée. C'est le promontoire de Portofino qui ressemble un peu à la cote amalfitaine. De la-haut, la vue est superbe. Je vois toute la cote ligure qui continue et au loin, j'aperçois Genes, coincée entre mer et montagnes.

Après 20 kilomètres j'arrive à Genes où je suis accueilli chez Giovanni, la cinquantaine, cycliste de la FIAB, l'association italienne des amis du velo. Il habite une vieille maison traditionelle à l'écart de la ville. C'est un passioné du vélo. Il n'a jamais eu de voiture de sa vie et possede un velo pliable hyper sophistiqué. Il fait tous ces déplacements en vélo. En ce moment il a son papa qui se trouve en maison de repos a Portofino, d'ou je viens justement. Et tous les jours il va le voir en velo et doit donc se payer la grosse cote que moi j'étais bien content de descendre.

Le lendemain il me fait rencontrer Massimiliano, autre usager du velo pliable. Mais Massimiliano est tres different de Giovanni. Lui la voiture, jusqu'à il y a 3 ans, il l'utilisait comme tout le monde. Il etait meme de ceux qui vont jetter les poubelles au coin de la rue en scooter. Le vélo, lui, il y est venu par paresse. A Genes il y a tellement peu de place de parking qu'il était obligé de se garer à 500 m de chez lui. Et comme il avait la flemme de faire ces 500 m à pied, il s'est acheté un vélo pliable qu'il mettait dans le coffre de sa voiture. 500 m en vélo, c'est toujours moins fatigant que 500 m à pied. Mais meme avec ça, le parcours en voiture pour aller au travail etait toujours aussi fatigant et stressant avec tous les embouteillages. Il y avait bien la possibilité de prendre le train. Mais il fallait prendre le bus pour aller a la gare et les bus sont toujours coincés dans les embouteillages ce qui fait manquer le train. C'est alors qu'il a pensé à utiliser son vélo pliable. Plié ce vélo est tellement petit qu'il prend la place d'un bagage à main et peut donc etre emmené dans le train aussi pendant les heures de pointe. Et ainsi en faisant velo jusqu'à la gare, puis train, puis vélo jusqu'au travail, il s'est rendu compte qu'il allait plus vite qu'en voiture et surtout qu'il arrivait moins stress au travail. Et maintenant il s'est passioné pour le vélo et il veut en faire le moyen de transport favori Genes. Le probleme est que Genes est construite sur les collines et les rues ne sont que montées et descentes. C'est pourquoi tout le monde le considère comme un fou. Le vélo à Genes? C'est impossible. Mais Massimiliano a la solution. Ca s'appelle l'intermodalité. C'est a dire utiliser plusieurs moyens de transport en complementarité. Et il va me montrer tout de suite comment ça marche. Il me prete un vélo pliable, qui est à la base de son systeme de l'intermodalité. Et nous voilà parti dans les rues de Genes. On arrive jusqu'au port, qui a été restauré récemment par le meme architecte qui a fait notre beau Centre Pompidou à Paris. C'est plein de grandes structures, un mix entre voilures de bateaux et éoliennes. Mais c'est pas mal, et tout la zone du port est pietonnière. De là, on prend le bateaubus, les vélos sagemet pliés à coté de nos sièges. On arrive à unjoli petit port en périphérie. On fait un tour en vélo puis on prend le train pour revenir dans le centre. On peut prendre n'importe quel train, puisque nos vélos pliés sont assimilés à des bagages à main. Aussitot sortis de la gare, prend maimtenant un ascenseur pour passer dans la zone haute de la ville. L'ascenseur est interdit aux vélos mais nos vélos se transforment aussitot en bagages à main et on se transforme en simple piéton. Cet ascenseur est un peu particulier. Tout d'abord, la cabine part horizontalement sur des rails. après 200 m, elle est happée par un crochet qui nous emporte dans les airs. On se croirait un peu dans la base secrète d'un méchant de James Bond... Mais on dèbouche juste au-dessus de Genes. On redéplie les biciclettes ( ça se fait en 10 secondes) et on se fait une belle descente qui nous emmène jusque dans les ruelles du centre-ville. Puis on remonte, en funiculaire cette fois. On arrive au sommet de la montagne qui domine la ville. Ici, on est sorti de la ville. Il y a les montagnes tout autour, la foret à nos pieds, et Genes tout en bas. On respire le grand air et on redescend dans les rues de Genes.

Qui a dit qu'il y avait des montées à Genes? Moi je n'ai vu que des descentes.. C'est ça le concept. Massimiliano veut utiliser le meme principe que pour les skieur. Au lieu du télésiège, on prend le train, le funiculaire ou le bus. Et ensuite, en vèlo, on se fait la descente sans se fatiguer. Ainsi voilà l'inconvénient du relief transformé en avantage.

J'ai appliqué son concept dès le lendemain. Pour quitter genes vers le nord, il faut franchir les Apennins et donc se faire une belle montée. Alors on a pris un petit train qui monte au dessus de Genes et qui nous a dèposé de l'autre coté du col, sans fatigue. Vive l'intermodalité!

Je redescends accompagné d'un groupe de cycliste de la FIAB. C'est le groupe slowbike composé des plus anciens. Certains ont quand meme 75 ans mais ca ne les empeche pas de tenir un bon rythme que j'ai un peu de mal à suivre... Ils me laissent une fois sorti des montagnes. Devant moi s'étale l'immense plaine padane. Ca change du tout au tout. Au revoir la Ligurie, voilà la Lombardie!

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