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31/12/2005

Noel dans la brousse

Je viens de passer 10 jours excellents. C'était un chantier de jeunes volontaires pour faire des animations de noel pour les enfants et donner quelques cours dans les écoles. Ce qui est bien c'est qu'il y avait des volontaires français et des volontaires togolais.

En fait le chantier animation de Noel ne s est pas passe a Lome comme initialement prevu mais dans un petit village a 150 km au nord, a Kpele Toutou, a cote de Kpalime. C est vraiment joli la bas. Le village est situe au pied des collines de l Atakora. C'est la brousse avec les palmiers et les baobabs. Le village est au bout d une piste de terre rouge, il y a des maisons avec des murs de terre et des toits en palme, mais la majorité des habitations sont en dur avec des toits de tôle. Mais le plus fort quand même c'est les gens. C'est l'Afrique quoi! Quand on est arrivé on a eu droit a la ceremonie d'accueil avec le chef du village et tous les notables, tres ceremonieusement. Il a fait tourner la bouteille de Togo Gin, l'eau de vie la base de vin de palme. Le Togo Gin ils en boivent tout le temps, c'est pratiquement pire que les russes avec leur vodka. C'est dingue, dans n'importe quel endroit du monde il y aura toujours l'eau de vie locale faite avec la plante locale...

Apres cette petite céremonie, on a été rejoindre les enfants qui nous attendaient a l ecole. C'etait genial! Les volontaires togolais ont commencé a jouer du dgembé et tous les enfants se sont mis a chanter et a danser à fond. C'est impressionnant tous ces enfants. Ils sont vraiment nombreux. Des qu'on commence à lancer un petit jeu , tout le monde accourt et on est submergé. Ils sont adorables, il y en a qui vous prennent par la main, qui vous touchent les cheveux. Tous font des grands sourires. C'est dingue, c'est vraiment quelque chose à vivre.

On est resté dans le village une grosse semaine à faire des cours le matin et des jeux l'apres midi. C'est quelque chose aussi de faire la classe. Les salles de cours en fait, c'est des genres de préau. Moi j'avais les CE2. Bon en fait il faut savoir que les cours sont en français mais ce n'est pas leur langue maternelle. Donc en CE2, ça ne fait que deux ans qu'ils ont commencé à apprendre le français et il y en a qui comprennent à peine le français. En une semaine j'ai difficilement reussi à leur apprendre le verbe "être" et "avoir" au présent de l'indicatif. Mais pour le reste c'est dur de faire l'instit quand ils comprennent à peine le français, quand il y a les deux tiers qui n'a pas de feuille et de crayon pour écrire, et surtout juste en une semaine. Finalement quelle est l'utilité de venir faire des cours comme ça? C'est pourquoi à la fin, plutôt que de continuer à rabacher la même chose et d'essayer de leur apprendre des choses que leurs instituteurs peuvent leur enseigner beaucoup mieux que moi, j'ai essayé de faire quelque chose de différent.

 Je leur ai fait un cours de geographie. Pour moi un grand moment. Leur expliquer ce qu'est une carte, leur dessiner une carte d'Afrique et leur montrer où est le Togo, et où est la France. Je leur ai montré des photos d'Heubecourt, mon village. Devant les photos de grands champs à perte de vue, ils m'ont demandé comment c'était possible qu'il pleuve s'il n'y a pas d'arbre...

Alors par contre le mythe que j'avais des élèves africains immobiles devant le maître, attentifs à ses moindres paroles... Bon en fait, ils sont comme tout les enfants du monde, bien vivants. Mais c'est peut être quand même un peu différent quand même. Quand on pose une question, tout le monde lève la main et crie pour répondre, s'avance jusqu'au milieu de la piece ou carrément va directement au tableau même si on ne lui a rien demandé. Il y en a même qui lève la main plein de conviction, qui crie "moi, moi" et quand on lui demande, il se lève et dit "Je ne sais pas"

En fait la majeure partie du temps on a fait des animations, des jeux. A noël, on a organisé une kermesse avec des petit lots à gagner. Moi je m'occupais du stand maquillage. Ils étaient beaux après... Il y avait aussi du chamboule tout, du bras de fer, du tirer à la corde, un concours de danse. On a fait pleins de petits jeux simple mais ça leur faisaient trop plaisir. Et à nous aussi. Mias alors ça fatigue tous ces enfants tout le temps. Franchement, c'est incroyable le nombre d'enfants. On a l'impression qu'il n'y a qu'eux au village... Le soir, ils nous lachaient pas, ils venaient autour de la maison où on était logé, et ils jouaient du dgembé et chantaient. Franchement, c'est vrai qu'ils ont le rythme dans la peau...

Bon, et puis vivre dans un petit village sans eau et electricité, c'est quelque chose aussi. Ca permet de bien se rendre compte des conditions de vie. La Corvée d'eau. Il faut aller chercher l'eau à la rivière à 500 m. Pour ça on prends la bassine sur la tête. C'est lourd! Et encore moi je l'ai fait avec un sceau de 25 l aux 2/3 rempli, mais les femmes du village elles se portent les bassines de 50 L. Je peux vous dire qu'après ça, l'eau on ne la gaspille pas... La consolation pour la corvée d'eau c'est que le trajet pour aller à la rivière était super joli à travers les baobabs, les cacaoyers, les fromagers énormes, les champs d'ananas.

Pas d'électricité aussi, ça veut dire qu'il fait nuit noire dans le village dès la tombée de la nuit à 18 h. Ca veut dire qu'on cuisine au charbon de bois, qu'on s'éclaire avec les lampes à pétrole. Quand on se balade la nuit il faut faire super attention à ne pas foncer dans les gens.

La vie au village, c'est le discours du chef sur la place du village, c'est une cérémonie pour honorer les ancêtres avec des danses traditionnelles. Il y a aussi la télé du village sous une huitte où ils regardent les derniers navets américains. Ca fait la petite ambiance de cinéma du village. Il y avait une petite buvette où on allait le soir. A chaque fois c'était l'attroupement autour de nous. Par contre moins drôle quand on part, il ne faut pas laisser des fonds de bière dans les bouteilles car les enfants se précipitent... Pareil, il y a Chantal, une volontaire qui a voulu distribuer des biscuits secs, elle s'est retrouvée avec tous les enfants sur elle avec de la purée de biscuits entre les mains...

Mais on s'y fait à cette vie de village. Ce qui était agréable aussi, c'est que comme on était plus au nord, il y avait l'harmattan, le vent du désert. Et ce vent apporte une fraicheur parce qu'il est chargé de poussière. Cette poussière voile le ciel et atténue l'intensité du soleil qui chauffe moins. Ce qui fait que j'étais bien content d'avoir emmené mon duvet. je n'aurais pas cru m'en servir. J'ai même attrappé un rhume, faut le faire. Mais ca faisait du bien cette fraicheur après la moiteur étouffante de la côte.

Et m'y revoilà sur la côte. Maintenant je suis à Lomé et je vais y rester un bon mois. C'est particulier comme ville, construit sur une frontière. Je vous raconterai.

Allez à bientôt pour des nouvelles et Bonne Année à tout le monde!!

13:16 Publié dans Togo | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Bonne année d'aventures et d'enseignements Youri
Bien contente d'avoir de tes nouvelles
Alors les enfants c'est génial ou c'est fatiguant ? au moins s'il fait nuit et qu'il n'y a pas de lumière à 18h tout le monde doit être au lit !
Je t'avais dit de te couvrir quand tu es en transpiration et que le temps se rafraîchi !
tes comptes rendus sont pationnants et vivants, félicitation.
Ici la tradition météorologique a été suivie, nous avons eu de la neige pendant une journée pendant les vacances de Noël, maintenant il pleut malgrès la rareté des arbres.
Bonne chance pour ton séjour à Lomé

Écrit par : maman | 01/01/2006

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