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05/05/2012

La vie dans une communauté : La Borie Noble

 

 

Coucou! C'est reparti pour l'écriture sur l'ordi. Deux mois après avoir achevé mon livre, me revoilà sur le petit clavier de mon cher ordi, mais à la lueur de la bougie cette fois-ci, et avec le poele à bois qui enfume ma chambre : je suis maintenant à la Borie Noble, dans le Sud de la France. Quelle joie d'etre de nouveau dans le sud après une année passée en Normandie. C'est dans le Languedoc, près de Lodève, aux confins du plateau du Larzac.

 

Je suis venu ici pour tenter une expérience de vie communautaire à la campagne pendant plusieurs mois. Car la Borie Noble est un endroit assez particulier : c'est une communauté ; une des communautés de l'Arche fondée par Lanza del Vasto, un disciple de Gandhi. Les gens qui vivent ici ont fait le choix de vivre simplement, en faisant au maximum le travail manuellement en axant leur vie autour de la spiritualité et de la non-violence.

 

Ça fait plusieurs années que je m'intéresse aux écovillages et les communautés agricoles et après avoir fait des cours séjours dans plusieurs d'entre elles, c'est à la Borie que j'ai choisi de passer un peu plus de temps.

 

La Borie Noble, ça se trouve à une vingtaine de kilomètres de Lodève, perché très haut dans les collines qui dominent la ville. On y accède par une route infernale aux multiples virages. Au fur et à mesure que l'on s'élève, on quitte la zone méditerranéenne avec ses oliviers et ses chenes verts pour arriver sur les sommets battus par les vents avec des paturages et d'immenses garrigues couvertes de buis et d'érables de Montpellier. La vue de la-haut est assez fantastique, on voit les sommets plats du plateau du Larzac et les derniers contreforts du Massif Central, et par beau temps on voit jusqu'à la Mer et meme les sommets enneigés des Pyrénnées. Mais la petite route finit par redescendre en longeant des falaises et on se retrouve dans une petite vallée perchée, isolée au milieu des forets de pins : c'est le domaine de la Borie Noble . La première chose que l'on voit de la Borie, c'est cet étonnant batiment rose, surmonté d'une espèce de clocher, perché sur un petit promontoire au milieu de la végétation. Au fur et à mesure que l'on descend la toute petite route, il disparaît dans un virage. On passe un vieux pont de pierre et on se retrouve dans une ravissante petite vallée, dont le fond est occupé par un grand potager, et quelques arbres fruitiers, ainsi que deux anes. La route remonte de l'autre coté, contourne le promontoire et quelques batiments et continue son chemin dans un paysage de paturages et de bocages rappelant la Bourgogne, très diffèrent de ce qu'on a vu jusque là. Il faut bifurquer avant, prendre un chemin qui traverse d'épais taillis de buis et voici soudain le batiment rose qui sort de nulle part. C'est un grand batiment en style du midi avec un vieux crépis rose délavé et de jolis volets verts auquel on a rajouté en L quelques annexes en pierre apparente et cet étrange clocher pas tellement dans le style du pays. Devant le batiment, une jolie pelouse dominée par un immense cèdre du Liban. Bienvenue à la Borie Noble!

 

C'est donc ici que je vis depuis deux mois. J'y passe mes journées à faire des choses aussi bizarres que faire la traite des vaches à la main, dégermer des milliers de pommes de terre, remplir des cagettes de poireaux et déterrer des carottes des silos, défricher des paturages au croissant, tracer un sillon dans un champ à la charrue avec un cheval de trait, semer de l'avoine à la volée, déplacer du fumier sur une charrette, vider le compost-toilet, couper du bois pour allumer la douche, faire sa lessive au lavoir, méditer, chanter, danser, prier, faire du yoga, écouter la cloche qui sonne et etre présent au présent, faire de l'improvisation théatrale avec un holandais, un allemand, une argentine et une catalane, chamter des champs napolitains avec des piémontais, observer l'arrivée du printemps, les hirondelles qui font leur nid, les tritons palmés qui se dandident dans la rivière, les arbres qui bourgeonnent et sortent leurs feuilles, l'un après l'autre...

 

Meme si tout ça prend bien du temps et de l'énergie, je vais essayer de vous envoyer des nouvelles régulièrement pour vous raconter un peu mon expérience

 

À la Borie vivent aujourd'hui une dizaine d'engagés permanents plus une dizaine de stagiaires.

Les activités principales sont le potager, l'élevage laitier, la production de fromage, le pain, la poterie

 

Je suis donc là depuis deux mois à participer aux activités de la ferme :

Depuis deux mois que je suis là, je participe aux activités de la ferme

 

 

Bon, moi la première fois que je suis arrivé, je n'ai pas vraiment vu ça, car il faisait nuit, c'était la tempete. Il y avait la grève des trains, j'avais raté ma correspondance et j'étais arrivé à Lodève tard : Maryse, une des habitante, avait eu la gentillesse de venir me chercher et je suis arrivé tout était plongé dans le noir total. Elle m'a conduit à ma chambre qui se trouvait dans un autre batiment, une toute petite chambre, avec juste des bougies pour s'éclairer. J'avais vraiment l'impression d'un autre monde. Elle m'a donné les horaires pour le lendemain : sept heures, méditation; sept heures trente petit déjeuner; huit heures 30, les pluches, neuf heures trente prière puis trois heures de travail... Et bé, ça fait monastère. Bon.

Le lendemain, la cloche sonne, je me lève tot, en retrad pour la méditation, c'était janvier alors il faisait encore nuit noire. Je suis le chemin jusqu'au batiment principal, j'entre, j'essaie de retrouver là où on m'a indiqué la salle de méditation, j'ouvre la porte discrètement : personne. Bon. Je retourne dans la cuisine. Éclairée à la lumière électrique ! Quelques personnes en train de prendre le petit déjeuner. Puis on fait les pluches, je rencontre un peu les gens, c'est sympa on discute

 

Puis la prière. Tous en cercle. Chant. Puis un texte récité. Ce n'est pas une prière catholique, plus général, puis lecture d'un texte : hindou, musulman, puis on se réparti le travail

 

Travail dehors, couper du bois, défricher. On a coupé un grand chène à la scie et à la hache. C'est une grande satisfaction. On s'y met à plusieurs, il n'y a pas le bruit de moteur.

 

Petite visite : poterie, menuiserie, fromagerie, boulangerie, lavoir

 

plein de choses qui se font à la main, c'est pour suivre le précepte de Gandhi, qui prone d'etre capable de faire les choses par soi meme, utiliser des techniques simples. Vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre. Il y a aussi le refus de l'électricité nucléaire.

 

Tout ça, ça peut aller quand on est plein, mais ils sont réduits plus grand monde. Je trouve ça interessant la reflexion sur la technologie meme si je ne suis pas pour

 

Bon, ce n'est pas du tout comme je croyais. J'avais lu la description. Ca a été fondé par Lanza del Vasto, c'est très grand, ils y ont vécu jusqu'à 70. Aujourd'hui une dizaine, plus une dizaine de stagiaires.

 

 

Sur la droite, une petite remise, où l'on peut voir des gens en train de couper du bois ; Par une baie vitrée d'un petit batiment accolé au batiment principal, on peut voir le boulanger s'activer. Mais généralement, quand on arrive la première fois, on grimpe le petit escalier et on débouche dans la cuisine. Il y a toujours un peu de monde assis à la table, en train de grignoter. C'est la pièce de vie principale pour tout ceux de passage, un jour ou plusieurs mois.

 

 

10 personnes engagées, une dizaine de stagiaires certains court et d'autres long.

 

 

Les communauté de l'Arche c'est quand meme particulier car il y a cette dimension spirituelle et religieuse : a priori le religieux ce n'est pas trop ma tasse de thé mais je dois dire qu'ici j'ai trouvé ça un peu plus intéressant, c'est différent de la religion des églises : Ce n'est pas spécifiquement chrétien mais ouvert à toutes les religions, meme si la culture chrétienne reste forte

 

 

esprit gentillesse. Situation plutot difficile, mais les gens semblent sereins. La région semble belle. Communauté autonome financièrement. L'aspect spirituel interessant finalement. La prière dit des choses intéressantes. Bon esprit des stagiaires de passage : offrir ce que l'on sait : Michèle nous avait fait un cours d'exercice de respiration, Thèrèse une petite leçon de méditation. Un qui est pianiste nous avait offert un concert magnifique, les chants à la prière sympa. Une autre communauté à coté, Lodève c'est sympa.

 

 

ça m'a plu malgré tout

 

Et donc moi, je suis là depuis deux mois. Pour le potager, pour expérimenter vie en communauté sur longue durée, c'est différent de quelques semaines