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21/05/2007

descente en enfer 2

Après trois belles semaines de printemps passées en France, me revoilà à Naples. Le choc est rude. Avec le mois de mai commence à arriver la chaleur et l'air pollué devient irrespirable. Les automobilistes fous et le klaxon des scooters me sont de moins en moins supportables et le problème des déchets va empirant, ce qui augure un bel été. Heureusement j'ai arrété la pizza... Ca ne me disait vraiment pas de retourner travailler là bas. A la place je fait la guide (le mot "guide" est féminin en italien), au frais dans le silence du sous sol de Naples. A 30 m de profondeur, dans le tuf, j'emmène mes touristes francophones découvrir les carrières d'extraction d'époque grecque, l'aqueduc romain, la cave à vin d'un couvent de bonnes soeurs du XIXème siècle ,les abris antiaérien de la dernière guerre. C'est qu'il y en a des choses dans le sous sol de Naples. Tout le sous sol du centre ville est creusé et on compte plus de 400 km de réseau de conduits et de citernes. Il y a meme un petit jardin avec des lauriers et des ficus qui poussent sans eau à la lumière de lampes à magnésium. Et il y a encore d'autres surprises, comme un antique théatre romain dissimulé dans les caves et les murs des maisons d'un quartier. Et le week end dernier, on m'a envoyé faire visiter un endroit encore plus incroyable : le cimetière des Fontanelles. C'est un immense ossuaire souterrain situé dans le quartier de la Sanità, à 1 km du centre. La sanità, c'est le fameux quartier mafioso de la ville, c'est la qu'il y a les reglements de compte et tous les faits divers liès à la mafia. Donc pour aller à l'ossuaire il faut traverser le quartier, qui est en effet on ne peut plus pittoresque. C'est ici que la napolitude atteint ses sommets. Si vous voulez trouvez l'esprit de Naples dans toute sa splendeur, allez vous immerger à la Sanità le temps d'une promenade. C'est assez indescriptible, disons que c'est tout ce que j'ai dit sur Naples jusqu'à maintenant, puissance 10. Quoi qu'il en soit après avoir remonté la petite rue qui serpente à travers le quartier et remonte la vallée, après avoir laissé derrière soi les derniers tacoficio (fabrique de talons) et les derniers scooters, l'athmospère se calme et on arrive ... à la campagne. C'est à dire qu'on au fond d'un petit vallon verdoyant avec une petite ambiance de village et de part et d'autres il y a d'imposantes cavernes dnas les falaises de tufs. Et voilà l'entrée de l'ossuaire des Fontanelles situé dans une ancienne carrière d'origine grecque. Cet ossuaire a accueilli plus d'un million de corps provenant des diverses épdémies du XVI et XVIIème siècle. Au XIXème siècle le prètre qui gérait a eu la lubie de faire une classification de tous ces ossements qui gisaient pelle mèle, et il a construit des alignements faits de tibias et de crane. Il avait meme acquis de la technique, reussissant à construire un immense portail en os, ainsi qu'une reconstitution de la colline du Golgotha en forme de crane... fait en cranes. Les gens ont commencé a fréquenté le lieu pour prier pour le repos de toutes ses ames mortes sans sepulture, et a commencé un etrange culte des morts. Les gens se sont mis à adpoter un crane. Le rituel consistait à en prendre soin, le mettre sur un petit coussin, de prier pour lui, et en échange, à charge pour l'ame du mort d'accorder quelques faveur pour le fervent, comme sauver un proche d'une maladie, ou plus prosaiquement, en lui donnant les numéros du prochain tirage de loto. Si le crane n'était pas assez efficace, on ne s'embetait pas et on changeait de crane. Mais si ça marchait, le crane avait droit à un petit autel en marbre. Il y a quelque cranes celebre comme celui du Capitaine ou celui de Donna Concetta, surnommé le crane luisant. Mystérieusement lapoussière ne se dépose pas dessus. Quoiqu'il en soit ce culte des morts a finit par prendre une telle importance, et surtout à prendre des allures un peu trop paiennes, ce qui fait que l'église a fait fermer le lieu en 1969. Après restauration, le site a été rouvert ce mois de mai pour les touristes, mais parfois il y quelques vieiiles femmes qui s'échappent du groupe en criant Pasquale ou Giuseppe en se prosternant devant un vieux crane. C'est qu'elles ont retrouvé leur crane fétiche!!!

 Voilà donc Naples qui n'arrètera pas de me surprendre

 

20:57 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (0)