Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/03/2007

Promenons-nous dans le vico (1)

Pour connaître un peu plus intimement Naples, il faut se plonger dans le dédale des ruelles, les "vico". Des ruelles étroites, sombres qui s'enfoncent entre les vieux immeubles vétustes de la cité. Ces immeubles sont vétustes mais en y regardant de plus près on s'aperçoit qu'ils ont dû être somptueux par le passé, les façades sont pleines d'encorbellements, de corniches, de statues dans leurs niches, qui disparaissent sous la couche de crasse et l'oubli. Chaque immeuble a son immense porche d'entrée, souvent plus large que la ruelle elle-même. Si on a la chance de passer quand c'est ouvert, on verra un de ces monumentaux escaliers à l'espagnole qui s'élèvent dans la cour pour grimper aux étages. En de nombreux endroits, les enduits des murs ont disparu et on voit la structure interne du mur, construit avec le célèbre tuf jaune napolitain. Cette pierre fragile s'érode dès qu'elle est au contact avec la pluie, comme du sable, laissant parfois apparaître des morceaux de colonnes romaines qui ont été récupérés pour faire les fondations. Tout le centre historique se trouve exactement sur l'emplacement de l'antique Neapolis greco-romaine. Alors par endroits on voit des bouts de colonnes, des vieilles statues grecques réinsérés dans des bâtiments du moyen-âge.

Mais en général on n'a pas trop le temps d'observer toutes ces façades en détail, occupés qu'on est à éviter les scooters, les quads et les mini-voitures qui passent à toute vitesse dans ces ruelles en slalomant entre les passants…

Et il ne faut pas être distrait non plus si on reçoit quelques gouttes de pluies sur la tête, c'est le linge qui pend des balcons et qui s'égoutte tranquillement sur le passant. Parfois c'est même une chaussette qui vous tombe sur la tête. Mais en cas de véritable averse, pas de panique si vous avez oublié votre parapluie : dès que le ciel s'assombrit, on voit sortir toute une armée de vendeurs ambulants avec leurs poussettes chargées de parapluie. Ca m'a sauvé plus d'une fois.

Dès la pluie finie, tout le monde est de nouveau dans la rue, l'animation recommence. Les petites vieilles de leur balcon descendent leur panier attaché au bout d'une corde. Elles crient leur commande, le commis de l'épicerie du quartier remplie le panier de victuailles et le panier remonte. Des épiceries, il y en a tous les vingt mètres. Et des primeurs, des boucheries, des fromagers, des petits coiffeurs, des petites boutiques familiales. Tout ce qui a disparu chez nous est ici encore bien vivant. Mais pour combien de temps encore car les grands hypermarchés français sont en train d'envahir la périphérie. En tout cas quel plaisir de pouvoir descendre acheter juste un demi-kilo de tomates..

 

 

C'est plutôt bruyant un vico : les voisins qui s'appellent d'une fenêtre à l'autre, les commerçants, les klaxons des scooters, les enfants qui jouent au ballon n'importe où, de préférence dans un endroit qui gène tout le monde avec des choses fragiles à côté. Et on a droit aux scènes de familles à travers la porte ouverte du basso. Le basso, c'est l'habitation traditionnelle napolitaine, située au rez-de-chaussée et qui n'a qu'une seule pièce et une seule ouverture : la porte. Généralement chez nous, ces logements au rez-de-chaussée qui donnent sur la rue sont peu prisés et tout barricadés de barres de fer. Ici, tout le monde habite là car c'est le plus pratique, pas besoin de grimper les escaliers et on dispose de la rue comme d'une terrasse, on y met les chaises, le linge, le frigo…La porte est toujours ouverte et on vit dans la rue. Et on entend les femmes qui chantent en faisant leur ménage.

Par-dessus tout ce vacarme, on peut entendre le son d'un instrument. C'est un musicien ambulant qui va de magasin en magasin et qui ne bougera pas tant qu'on ne lui a pas donné une petite pièce. Généralement, ils choisissent l'instrument le plus bruyant possible : saxophone, accordéon ou un genre de cornemuse italienne, en peau de chèvre. Des fois, c'est un groupe de jeunes qui s'y met. Ils forment une véritable fanfare avec trombone et percussions et parcourent les rues brandissant une effigie de la Vierge Marie pendant que les plus jeunes récoltent les pièces des passants…

16:00 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

ma parole ça grouille de vie la bas ce doit quelque chose de vivre le quotidien des Napolitains! J'ai parlé de Naples à une italienne de Venise (son nom de famille c'est basso d'ailleurs) et c'est complétement halucinant le regard négatif qu'elle avait sur cette ville qu'elle considère comme totalement insalubre et dangereuse elle me demandait si tu y vivait par choix... il doit vraiment il y avoir un fossé entre les italiens du sud et du Nord, non ?

Écrit par : jérôme | 08/03/2007

ma parole ça grouille de vie la bas ! J'ai parlé de Naples à une italienne de Venise (son nom de famille c'est basso d'ailleurs) et c'est complétement halucinant le regard négatif qu'elle avait sur cette ville qu'elle considère comme totalement insalubre et dangereuse elle me demandait si tu y vivait par choix... il doit vraiment il y avoir un fossé entre l'italie du sud et du Nord, non ?

Écrit par : jérôme | 08/03/2007

je pense qu'il y a un bon fossé en effet, mais pour l'instant je ne peux pas me rendre compte car je ne connais que le sud! Mais d'après les descriptions de tous le napolitains qui sont alleés travailler au nord, pour eux le nord c'est quasi comme l'Allemagne, les gens sont calmes, c'est propre, les saliares sont pratiquement le double, par contre on s'y ennuie et il n'y a pas de soleil...
En tout cas, tant qu'on n'y a pas été, si on ne connait Naples que par la télé, c'est sur qu'on en a une image négative, ça fait carrément peur. Alors qu'en fait, meme si c'est hyper vivant (un peu trop peut etre), on peut y vivre tranquillement. Je ne me suis fait voler qu'une seule fois pour l'instant...

Écrit par : youri | 09/03/2007

Les commentaires sont fermés.