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18/08/2017

Le bapteme des voitures a Copacabana

C'est parti pour la Bolivie!

Dans le bus de nuit, on dort moyen, il y a un groupe de jeunes rappeurs danois qui chantonne toute la nuit. Au petit matin, escale a Puno. Dans la lumiere du petit, on apercoit les rives du lac Titicaca, immense, avec les reliefs derriere. La route longe le lac. Au fur et a mesure que le jour se leve, on se retrouve dans un paysage tout pele, de grandes collines arrondies recouvertes de prairies jaunies, quelques maisons en terre crue ou en brique et les rives du lac couverte de roseau. On ne voit pas l'extremite du lac. On somnole, berce per le rythme de la route. 

Au bout de quelques heures, le bus ralenti, embouteillage au milieu de nulle part. C'est la frontiere. Il y a beaucoup de monde et une sacree confusion. C'est une toute petite route, avec quelques habitations. Les voitures, bus, camions se faufilent dans tous les sens entre les maisons. Notre chauffeur essaie de feinter en prenant un chemin de terre qui contourne la route. Mais il n'est pas le seul a avoir eu l'idee et il y a des vehicules qui arrivent dans l'autre sens finissant par bloquer completement le passage.  Le chauffeur nous dit d'aller jusqu'au poste frontiere a pied, pour remplir les formalites le temps que ca se degage. On sort en laissant nos sacs dans le bus, sans trop comprendre comment il va faire pour se sortir de la. Il y a un monde fou, c'est dingue. En fait on est le 5 aout, c'est la fete de la Vierge, le grand jour du bapteme de voiture. Les Peruviens affluent de toutes parts pour faire benir leur vehicule cheri. On apprend que c'est le pire jour pour passer la frontiere!

On passe la douane peruvienne. Toujours pas de bus. On finit par nous dire de retourner chercher notre sac dans le bus, puis on passe a pied la frontiere, jusqu'a la douane bolivienne. Il y a du monde partout, les gens se baladent tranquillement de part et d'autre de la frontiere. 

Ca y est on est en Bolivie! Et le bus est toujours coince. Au bout d'une heure, une dame de la compagnie vient nous dire qu'on va finir le trajet en microbus, il y en a une multitude qui attendent cote bolivien. Tout l'equipage du grand bus se serre dans 3 minibus, les sacs accroches sur le toit. Et 10 minutes apres, c'est l'arrivee a Copacabana!

 

La, vous devez peut etre vous dire : Mais Copacabana, c'est pas cette plage super celebre de Rio de Janeiro, au Bresil?  Si, mais c'est avant tout cette petite localite de Bolivie ou se trouve le sanctuaire de la Vierge de Copacabana, veneree dans toute l'Amerique du Sud. La plage de Rio aurait pris ce nom suite au naufrage d'un pretre qui aurait promis a la Vierge de Copacabana de lui consacrer une eglise s'il en rechappait. 

 

En tout cas, cette vierge de Copacabana, je peux vous assurer qu'elle est veneree. On depose les sacs dans un hotel et on se balade dans la petite ville. Elle est situee sur une plage au bord de l'immense lac, au pied d'un promontoire en pain de sucre, un peu comme a Rio justement. La ville est transformee en gigantesque foire.  Une grande eglise blanche en style mauresque est entouree par un grand marche. Les pelerins affluent dans l'eglise, chacun avec son bouquet de fleurs achete aux stands juste avant. Une procession avec une statue de la Vierge portee par 6 fideles essaie de rentrer dans l'eglise mais la porte est trop basse et la statue ne rentre pas. Il faut poser la statue a terre et la pousser. A l'interier le choeur de l'eglise est couvert de fleurs. Une serie de tableaux dans une chapelle laterale explique que c'est un descendant d'inca qui a realise la statue de la Vierge, qu'au debut il avait fair une statue en argile toute moche, personne en voulait alors il a ete se former dans une ville du Perou et la il est revenu avec une super statue en pierre qu'il a du se trimbaler sur le dos jusqu'a Copacabana, et la tout le monde etait trop content, et il y a eu des miracles, et voila pourquoi la Vierge de Copacabana est super reputee. (bonne histoire pour convertir les indigenes en meme temps : regaredez, c'est un inca qui a fait la statue...)

 

On sort de l'eglise et on descend vers la plage. Embouteillage monstre : on dirait que toutes les voitures de la ville veulent aller vers la plage, et pour cause, c'est la qu'a lieu le bapteme! Le chemin le long de la plage est entierement couvert de voitures et minibus, gares de part et d'autres et couverts de guirlandes. Chaque famille a decore sa voiture : des guirlandes avec une cocarde aux couleurs de la Bolivie (rouge, jaune , vert), le capot est ouvert et le moteur est egalement decore, et enfin sur le toit, curieusement, un chapeau haut de forme, attache avec du scotch, lui aussi aux couleurs d ela bolivie avec une petite image de la Vierge. Les familles attendent devant leur voiture qu'un pretre arrive. Il y en a plusieurs qui deambulent sur la plage en toge blanche, casquette et lunettes de soleil sur la tete (pour leur defense, les oleil tape fort en altitude...) Ils sont munis d'un grand seau d'eau (benite) et d'une espece de balai a chiotte. Quand ils arrivent devant une voiture, toute la famille se met en arc de cercle devant le capot ouvert et la ceremonie commence. Le pretre au milieu, marmonne quelques prieres puis se met a asperger le moteur. Puis on ouvre les portes et il asperge le volant, les sieges. Le conducteur insiste pour qu'il asperge egalement les sieges arriere, le coffre, les roues, puis le pretre asperge chaque membre de la famille et meme quelques passants en prime.. On finit par ouvrir une grosse bouteille de biere pour benir d'une maniere moins homologuee la voiture pendant que le pretre recoit son petit billet. Tout le monde est content, ensuite on trinque en n'oubliant pas de verser un peu d'alcool a terre entre chaque gorgee pour la Pachamama et on lance des confettis sur la voiture. Un chamane se presente ensuite avec une espece de petite casserole remplie de charbons fumants et propose de benir egalement a la maniere traditionelle. La plupart acceptent mais certains les repoussent d'un air hautain : un peu de serieux quand meme...

 

Entre les voitures, plein de stands qui vendent le matos a bapteme : guirlandes, chapeau, confettis, mais aussi de petites maquettes de maison ou des fausse liasses de billet que l'on place sur le moteur de la voiture, comme ca quand le pretre fait sa benediction, c'est beni en meme temps. Malin, non?

La plupart des familles ont installe des bancs devant leur voiture et s'installent la, pretes a passer la soiree et la nuit ici, pour feter ca en famille. Certains ont installe des tentes derriere pour faire la cuisine. Sur la plage, il y a de quoi s'occuper. Quelqu'un a installe une dizaine de babyfoots, d'autres des petits chevalets pour que les enfants puissent peintre. Mais c'est sur l'eau qu'il y a le plus d'animation. Etrangement, des chollas, les femmes en costumes traditionnel, louent des pedalos en forme de cygne.. Et ca marche ! Il y en au moins une trentaine loues par des familles qui font des tours dans l'eau pres de la plage. Alors on ne resiste pas, on en loue un nous aussi, il n'y a pas de raison qu'on ne s'amuse pas aussi. Sur l'eau on croise egalement d'etranges boudins gonflables transparents avec des enfants a l'interieur qui sautent dans tous les sens, le tout tracte par un bateau a moteur. Il y a aussi des jetskis qui passent a fond entre les pedalos en faisant de gros remous. On s'eloigne un peu de la rive. L'eau du titicaca est transparente. On voit les collines qui bordent le lac qui disparaissent vers l'horizon. Depuis le lac, la vue sur Copacabana est tres belle, avec les couleur sdu couchant qui commencent a colorer les petites montagnes autour. Sur le pic qui domine la ville, au bord de l'eau, on voit qu'il y a plein de monde qui grimpe le chemin. La haut aussi, c'est la fete! On apercoit aussi des stands et des lumieres...

 

Retour sur la plage, et on se dirige nous aussi vers le pic pour voir le coucher de soleil d ela haut. On traverse une partie de la ville, toujours encombree de stands et on commence l'ascension. La rue qui mene au debut des escaliers est bordee de boutiques temporaires, de cuisines ambulantes, toujours du matos pour bapteme a voiture, des portaits de la vierge, des bibelots, ... Il y a vraiment de tout, comme ces stands on on propose en direct de vous realiser un faux dipome, un large choix est expose sur une table, a vous de choisir : avocat, professeur, medecin, etc.. vous pouvez meme choisir l'universite.. Un peu plus haut, c'est des stands de boissons, de bougies et de foetus de lama... Le foetus de lama est un element essentiel des rites andins. Dit comme ca, ca fait un peu crade, mais en fait ils sont seches et c'est des foetus de quelques mois, deja recouvert de laine, du coup ca ressemble plus a de grosses peluches...

 

On arrive peniblement a un petit col. Il y en fait deux pics. A gauche le pic du soleil, et a droite, plus petit, le pic de la Lune, comme il se doit... Du haut du col, on revoit le lac de l'autre cote. La vue est trop belle, avec les montagnes qui plongent directement dans la mer, on se croirait sur la cote d'Azur, mais sans les villas. On croirait vraiment etre au bord de la mer. Au niveau du col, sur un petit espace plat face au lac, regne un melange de ferveur et d'agitation. De nombreuses familles sont regroupes devant des petits rectangles de 1m sur 2, delimite par des pierre et de cailloux. Chaque famille a realise son petit enclos et l'a rempli avec des fleurs, bougies, a fait des dessins avec des cailloux. Ceux qui ont fini sont accompagne par un chamane et sa cassrolette de charbons fumants qui fait des chants melants prieres chretiennes et indigenes...

 

Le solei est maintenant couche mais on choisit de continuer vers le pic du Soleil. Ca devient tres raides, c'est un tres viel escalier avec de grosses pierres defoncees qui serpente entre les quelques arbres qui couvrent le pic. La montee est d'autant plus difficile que l'altitude (on est a pres de 4000m) fait qu'on s'essouffle tres vite. On doit s'arreter tous les 10 metres. On sent la ferveur qui monte au fur et a mesure qu'on s'eleve. Malgre la nuit, il y a toujours beaucoup de monde, des familles avec leurs petits enfants, des anciens qui montent lentement, marche apres marche, et toujours des vendeurs ambulants qui ont installe leur stand coince entre les rochers. Si on y pense, ils ont du merite, car leur marchandise, il a fallu qu'ils la monte jusqu'ici. Mais ils sont malins, ilssavent de quoi on a besoin : certains vendent des boissons chaudes, d'autres des petites lampes de poche, ca tombe bien, avec la nuit qui commemce...

 

Ca monte toujours. Le sentier est d eplus en plus etroit, il y a monde fou. Sur la droite de l'escalier, une file s'est formee. Mais on est encore loin du sommet. S'il faut faire la queue, ce n'est pas la peine, on ne vas pas rester a attendre dans la nuit. Mais on voit que c'est seulement une partie des egns qui fait la queue, d'autres continuent a cote sans que cela provoque de protestations. Ils doivent faire la queue pour quelque chose de particulier. On continue donc la montee, longeant la file. On ne voit plus grand chose, il y a du monde qui va dans tous les sens dans l'obscurite, toujours de petits stands de temps en temps.

 

Et enfin, on y arrive, le sommet! De la une vue sur la ville, toute illuminee dans la nuit, avec les dernieres couleurs du couchant sur le lac. Mais surtout, plein, plein de monde sur le sommet. le chemin conduit a 3 grosses croix l'une contre l'autre, formant 2 arches. La file passe entre les 2 croix de droites et continue derriere vers on ne sait quoi. Sur le cote gauche c'est comme un petit marche, vendant des images de la vierge, des bougies, des bieres, et plein de monde qui deambule. On se fraie un chemin jusqu'aux grosses croix, passant sur la gauche. On voie enfin la but de la queue. Elle continue jusqu'a un petit promontoire, a 50 metres de la, surlequel est dresse une toute petite chapelle. L'interieur est illumine et on distingue ce qui doit etre une statue de la vierge recouverte d'offrandes. Ils attendent pour aller saluer la Vierge de Copacabana, surnomme Mamita, la petite maman. Nous on reste au pied de la grosse croix de pierre. La queue avance tres, tres lentement. Quand on pense a ceux qui sont a la fin de la file, ils en ont pour au moins 2 ou 3 heures d'attente. De temps en temps, ca s'impatiente, il y en a qui crie a ceux de devant d'aller plus vite. Ou alors il y a des protestations quand il y en a un qui essaie de doubler. Entre la grosse croix et la chapelle, il y a de nouveaux plein de petits groupes. Des familles se regroupent devant une grosse pierre ou un creux dans un muret. Elles s'assoient et commencent a installer plein de petit scierges sur le sol, en faisant fondre le dessous pour que ca tienne de bout. Puis, avec les cierges qui ont deja bien fondu, ils font des dessins sur le mur avec la cire fondue. Et de nouveaux ces chamanes, qui accompagnent les familles dans leur rituel. On s'approche un peu trop et un chamane nous repere. Il nous dit de venir et nous prend a part. Avec un crucifix et une petite clochette, sans qu'on lui demande rien, il commence a reciter une de ces prieres mi chretienne, mi autre chose, a nous benir pour le travail, la famille, le voyage, a attirer la grace de Mamita de Copacabana sur nous... Au final, il faut baiser le crucifix et donner un petit billet quand meme...

 

On sort de la tout etourdi. On redescend doucement les marches dans la nuit pendant que les fideles continuent d'affluer. Et bien au moins on n'aura pas perdu notre temps. Une benediction de mamita pour le voyage, c'est plutot pas mal, on ne craint plus rien maintenant...

 

Bon, j'ai failli y croire. Mais le lendemain, retour sur terre : pendant qu'on attend sur la plage pour prendre le bateau pour l'Ile du Soleil, on me vole mon petit sac avec mon passeport... Super efficace la benediction!

Sur la route du Titicaca

Pour aller au lac de Titicaca depuis Cuzco, on a pris un bus de nuit. En Amerique du sud, il y a 2 types de bus : les microbus qui pullulent en ville, qui s'arretent quand on veut, avec quelqu'un accroche a la porte ouverte qui crie les destinations. Ces minibus d'une quinzaine de places (en se serrant) permettent de se deplacer en ville ou dans des petites villes a proximite. Deuxieme categorie, les gros bus 2 etages ultramodernes qui font les grandes liaisons, souvent de nuit, avec des sieges couchettes. Donc pour aller au lac Titicaca, en Bolivie, il faut un de ces gros bus. Mais pour prendre le billet d'un de ces gros bus, il faut aller a la gare routiere. Et la gare routiere de Cuzco, on ne sait pas ou elle est, en tout cas elle n'est pas dans le centre, elle n'est pas sur le plan de la ville que j'ai

 

 

Un de nos derniers jours a Cusco, on est parti en excursion au dessu de la ville voir des sites archeologiques incas dans la montagne. De retour d'excursion, on a pris un de ces microbus qui passait sur la route. La redescente sur Cuzco est magnifique. On plonge vers la ville, eclairee par les derniers rayons de soleil. On arrive aux premiers immeubles, on observe la vie de la ville en fin de journee.  Au bout d'un moment, on realise que le bus ne vas pas vers le centre ville mais est en train de s'eloigner vers des quartiers inconnus. L'aide-chauffeur crie sans arret a la portiere : Molino, Molino! Le jour baisse, qu'est ce qu'on fait? Je me dis que logiquement le bus devrait arriver a la gare routiere, c'est l'occasion d'acheter nos billets pour la Bolivie. Mais le bus s'eloigne de plus en plus et toujours  pas de gare routiere. En fait, la ville est immense. La dame a la portiere continue de crier Molino, Molino! On finit par descendre en catastrophe avant de se retrouver dans les villages peripheriques. 

La nuit tombe, on est dans une rue inconnue au milieu des  immeubles. Il y a encore beaucoup de monde dans la rue, il n'est que six heures, le soleil se couche tot en hiver. 

C'est bete, on ne doit pas etre loin de cette gare, je sais que c'est vers l'aeroport et on est dans cette direction. Je finis par demander a un vendeur ambulant ou se trouve le "Terminal Terrestre" (j'ai fini par trouver dans le routard comment ca s'appelle..) Il nous dit de prendre le bus Huerto, qui passe juste dans la rue (ici les lignes de bus ont des noms : Correcaminos, huerto, mais aussi plus etrangement Batman, Zorro...)

Voici le Huerto, on le prend, et 5 minutes plus tard, tout le monde descend. C'est le terminus. On descend aussi. On est dans une ruelle plein de stands. Face a nous, le Molino! On a repris le meme bus que tout a l'heure... Le Molino, en fait, c'est un grand centre commercial de Cuzco. Enfin, un ntre commercial ici, c'est en fait une grande halle avec des centaines de petites boutiques et stands. A l'entree, un vendeur de DVD a installe 4 grands ecrans qui passent des films en continue. Il y a plein de monde attroupe, qui en profite pour regarder les fims gratuits. Ce sont de mauvais films americains super violents, notamment un film horrible montrant une grosse fete sur la plage en Floride ou les baigneurs attaques par des pirhanas  geants sont dechiquetes dans tous les sens... Juste derriere, le stand de DVD, des boutiques de jouets, de bibelots et au centre des boutiques, une chapelle, comme pour benir le dieu commerce...

Devant le centre, des cuisines de rues, plein de monde mange, assis sur des petits bancs. En suivant une cloture, on finit par arriver au Terminal terrestre, la grande gare routiere. C'est un batiment en beton. On rentre par une petite porte. A l'interieur, le chaos! Un monde fou, une grande galerie bordee des guichets d'une multitude de compagnies et chacun crie sa destination pour essayer de faire venir les voyageurs : Arequipa! Arequipa! Lima Lima Lima! Puno! La Paz! Au centre, une cohue de voyageurs avec leurs bagages qui attendent leur bus. Les vendeurs insistent tellement qu'il y en a bien qui doivent finir par changer de destination pour leur faire plaisir... Au milieu, une grande tele, en haut d'un escalier, une chapelle, et a l'exterieur une multitude de mini gargottes. 

On trouve le guichet des bus pour Copacabana, sur le lac Titicaca. On prend notre billet. RDV le lendemain, pour un depart en bus de nuit... Bolivie nous voila!

04/08/2017

Cuzco!

Apres plusieurs annees sans notes sur ce blog, voici l'occasion de raconter de nouveau plein de choses : un voyage de deux mois au Perou et en Bolivie avec Cecile

 

Premiere etape : Cuzco!

(Par contre, ce sera un texte sans accents, je ne les trouve pas sur ce clavier espagnol. Par contre je peux faire plein de ñ...)

L'arrivee a l'aeroport met tout de suite dans l'ambiance avec musique peruvienne, immense porche en style inca et une petite corbeille de feuilles de coca ou on est invite a prendre 3 feuilles en signe de bienvenue. Il parait que ca aide a combattre le mal d'altitude (cuzco est a 3500m) alors j'en prends et je les machonne. Le gout est amer, pas tres bon, rien a voir avec le coca cola...

Le taxi nous depose sur une petite placette pavee, quasi deserte. La ville se reveille. Il est 7 heures du mat. Il fait froid, ici c'est l'hiver. Nous grimpons a pied quelques ruelles en pente pour atteindre l'auberge. Le quartier est sympa avec de jolis batiments a un etage, blancs aux toits de tuile. On arrive devant une petite porte en bois bleue, fermee. Hospedaje San Cristobal. Je suis un peu embete de frapper a la porte j'avais dit qu'on arrivait a huit heures. On frappe quand meme... Au bout de quelques minutes, un petit panneau de 10 cm de cote coulisse dans la porte, derriere une grille. Un visage de femme pas tres content de nous voir apparait. Elle demande qui on est, elle n'as pas entendu parler de notre reservation, demande si on est sur que c'est cette auberge, on insiste et elle finit par nous ouvrir en maugreant car la elle etait en train de prendre sa douche. Je m'excuse en disant que c'est vrai que j'avais dit qu'on arrivait a 8 heures. Elle nous dit quelques mots qu'on ne comprend pas et on se depeche de descendre les escaliers pendant qu'elle va finir sa douche. On pose les sacs dans une courette interieure. L'auberge semble deserte, les chambres donnent sur la cour et ont toutes les portes ouvertes. A l'interieur vieux lits, parquet, tres vieillot. Au moins c'est authentique. Mais on va cailler la nuit, c'est clair. En attendant que la fille revienne on monte sur une petite terrasse. Wouah! La vue de malade! On domine toute la ville, entouree de ses montagnes, dans la brume du petit matin. Toute la ville est rouge-orangee, de la couleur des toits du centre ancien, puis des murs des constructions modernes qui s'etalent sur les flancs des collines autour de la ville. Au dessus on voit les montagnes pelles recouvertes de prairies jaunies et tout au fond de la vallee, un pic enneige. La ville est parsemee de grosses eglises en pierre rouge egalement. Joli Cuzco!

Au bout d'une demi heure, la fille n'est toujours pas revenue, on se dit que ca fait long quand meme pour finir sa douche et on finit par oser retourner la voir. En fait on n'avait pas compris, elle nous avait dit de nous installer direct dans la chambre 8. J'avais bien compris 8 mais je pensais qu'elle repetait l'heure a laquelle on aurait du arriver... On pose les sacs et c'est parti pour la decouverte de Cuzco!

 

Le matin c'est super tranquille. On flane au hasard des ruelles au milieu des tres jolis batiments du centre ville, tous avec une base en pierre, un enduit blanc tout propre et un toit en tuile. Pour manger, on teste ce que proposent les vendeurs ambulants. C'est a chaque fois la surprise, car la marchandise est cachee sous un petit drap blanc. Pour notre premier petit dej, on a droit a des petits pains fourres a l'omelette et un bon jus de quinoa a la pomme. Ca c'est typique! et c'est bon. D'autres fois, une vendeuse semble vendre des epis de mais, mais en fait a l'interieur des feuilles au lieu de l'epi, c'est une bouillie de mais avec haricot. Ou alors une assiette complette avec poisson frit, chou et patates sechees. Ce qui est chouette ici, c'est les jus de fruit, on en vend partout, avec plein de fruits connus et inconnus. Je tente au hasard. La Lucuma, c'est pas mal, le maracuja c'est une valeur sure, par contre je me fait avoir sur le pepino, en fait c'etait du concombre. J'ai un peu de mal a finir mon grand jus de concombre..

 

La ville historique est tres belle, parfaitement restauree. Cuzco est l'ancienne capitale des incas, entierement detruite par les espagnols au XVIe siecle. Mais il en reste des traces. Certains batiments espagnols sont construit sur d'enormes murs incas aux gros blocs irreguliers parfaitement agences. Ca me fascine ces gros murs incas, comment faisaient-ils pour ajuster si parfaitement des blocs qui parfois font plusieurs metres de large. On visite quelques monasteres construits sur ces murs antiques. Le monastere de San Domingo ntamment est construit sur l'ancien temple du soleil. A l'interieur il reste carrement des batiments incas intacts. Le cloitre avait ete construit directement dessus et lors d'un tremblement de terre tout s'est effondre sauf les murs incas hyper resistants aux tremblements de terre. Ce temple du soleil, Qoricancha, etait vraiment le centre de l'empire des incas, leur lieu le plus sacre.

La plupart des ruelles du centre correspondent donc aux rues de l'ancienne Cuzco des incas et sont bordees de ces grosses pierres. C'est tres agreable d'y flaner, le matin c'est tres tranquille, on voit les habitants vaquer a leurs occupations. Tous ont les traits typiques andins, heritiers directs des andins, avec les pommettes saillantes, de jolis yeux en amande et tres petits... La taille moyenne des femmes doit etre 1m40, on est des geants a cote. les enfants sont tout minuscules et tout mignons. les femmes les transportent dans ces beaux chales colores accroches derriere le dos. La plupart ont des chapeaux pour se proteger des rayons du soleil d'altitude

Vers 10h, tous les matins, commence un rassemblement sur la grande place, la Plaza de Armas. Toute une foule de peruviens avec des parapluies colores. On apprend que ce sont enseignants qui sont en greve depuis le 15 juin (!) pour reclamer de meilleures conditions de travail. Puis petit a petit sortent les touristes et la ville se transforme en grande foire touristique. Beaucoup de touristes blancs, en habits de rando, mais en fait la plupart des touristes sont des familles peruviennes, venues de Lima la capitale pour a plupart, sur les traces de leur patrimoine. Et les touristes peruviens adorent se prendre en photo partout, ensemble ou tout seul avec leur perche a selfie. Les boutiques d'artisanat peruvien ouvrent leurs portes, il y en a partout c'est impressionnant, avec des marches d'artisanat un peu partout, cache dans les cours interieures magnifiques des vieux batiments. C'est vrai que les tissus peruviens sont tres beaux, tres colores, il y ade quoi se faire plaisir entre les echarpes, pulls, ponchos en alpaga, bonnets, chaussures, tissus..

 

On va voir le grand marche couvert, les halles San Pedro. A l'interieur, dans une ambiance bon enfant, les boutiques d'artisanat bien sur, mais aussi toute une rangee de vendeuses de jus de fruits, toutes avec leur blouse blanche, tres soignees, les stands de legumes avec une multitude de varietes de pommes de terre, les bibelots, une etrange cabane avec un canape qui est en fait le studio de la radio du marche et tout aau fond, les gargottes, plein de petits stands minuscules ou on vous prepare a manger. Juste un petit banc devant l'etal du cuisinier, et plein de peruviens qui mangent la, attables au stand. On en choisit une dans une petite cabane bleue. On s'installe sur le banc entre deux vieux peruviens qui finissent leur soupe. Dans la cabane, 2 cuisiniers dans un espace de 1m50 sur 1m50. Tous les ingredients sont exposes devant nous. On se fait un super repas pour 1euro 50. Je ne sais pas comment ce petit stand peut faire vivre 2 personnes, il ne peut y avoir que 6 clients maximum a la fois... En tout cas, on y mange bien.

 

On sort du marche, on entre dans quelques ruelles, beaucoup plus delabrees que le centre ville, et c'est la que commence le vrai marche... Une multitude de stands a terre, directement sur le sol et la poussiere, avec des paysannes dans leur costume traditionnel qui vendent leur production, un monde fou, que des peruviens, pas un seul blanc. Des boutiques avec des montagnes d'oeufs. Une boue degueulasse coule au milieu de la rue, le passage le plus difficile est au niveau des marchands de viande avec les steaks empiles sur des etageres en bois, les morceaux de foie entasses dans une bassine, les poulets plumes avec les pattes jaunes bien en evidence, comme les cornes d'un cerf, et bien sur les cochons d'inde peles, tout blancs.. C'est un dedale de ruelles minuscules, tres colores, ou l'on passe immenses, depassant tout le monde d'une bonne tete mais ou personne ne semble faire attention a nous, contrairement a la zone touristique . Et au milieu de tout ca, incongru, un supermarche tout neuf. Mais impossible d'y acceder, un 4x4 est gare juste devant et tout les stands de part et d'autres rendent impossible le passage. Les petits vendeurs ont trouve la parade pour lutter contre les grandes surfaces..

On quitte le dedale du marche pour se retrouver dans la ville plus moderne, avec la zone des boutiques de vetements pas cher, puis celles des boutiques en tout genre. Il y a un sacre melange des genres, comme cette boutique d'opticien avec une etagere de fromage dans l'entree et un coin sandwich. Des dentistes avec de belles affiches de dents avec des pivots a vous faire fuir. Une boutique avec plein d'affiches ecrites au feutre, bondee de monde, qui se revele etre une sorte d'agence pour l'emploi. Et puis des vendeurs ambulants improbables, je cite mes deux preferes : le vendeur de pommade pour les pieds qui se trimballe avec une affiche horrible pleine de photos de pieds avec des maladies de peaux purulentes. Et mon prefere : le vendeur ambulant de mappemonde, qui se promene avec son stock de globes terrestre...

 

Et voila pour un premier apercu de l'Amerique du Sud. C'etait notre seule etape a Perou. Notre prochaine destination : le lac Titicaca, en Bolivie.